Frères Urb (suite et fin)
L'Amérique a été très sympa
avec nous. Nous avons été une expérience quelque peu
surprenante pour l'Amérique et les Américains, parce qu'ils ne
peuvent croire qu'il existe encore des gens qui disent vraiment ce qu'ils
pensent et qui font ce qu'ils disent. Même à Hollywood, quand nous
avons une réunion, nous arrivons toujours pile à l'heure.
À Hollywood, il vous faut être au moins une heure en retard. Ce
n'est pas cool d'arriver à l'heure. Et pour beaucoup d'autres choses
c'est comme ça, notre façon de chanter, ou le fait qu'on ne passe
pas dans des lieux où les gens boivent et mangent. Nous chantons
uniquement en concert, et les concerts ont beaucoup de succès, et c'est
très beau. Les gens redécouvrent, pour eux-mêmes, de bonnes
vieilles choses qu'ils ont perdues il y a une vingtaine d'années, ou
qu'ils ont connues dans les années soixante.
Urb: C'est pour ça que l'Amérique est, ou plutôt
était, connue pour ses grands moments de spectacle, profondément
partagés avec le public. Et tout à coup, ce fut une surprise
brutale pour nous de constater que c'est devenu très rare aujourd'hui.
C'est devenu du show business, une machine à faire du fric.
Urb: Le mercantilisme et tout ça. C'est comme si c'était le
retour des dinosaures aux États-Unis. Chouettes dinosaures, et ils sont
terriblement heureux. Ils sont si secoués et heureux que nous soyons de
retour pour eux.
Comment pouvez-vous accorder le fait de rentrer dans le show business et
votre propre ... Urb: Nous ne traitons pas d'affaires avec lui. Nous
faisons simplement ce que nous avons à faire. Et c'est tout. Il y a des
choses que nous ne faisons pas, même pour de l'argent. Il y a certaines
choses que nous faisons. Nous continuons à vivre pour nous. Il n'y a pas
eu de changement dans notre vie. Ça a été une
continuité, une suite naturelle à notre façon de vivre.
Est-ce que votre vie a changé à votre arrivée en
Amérique? Urb: Elle a changé dans la mesure où on
peut marcher pendant vingt-quatre heures d'affilée et acheter
trente-cinq différentes sortes de nourriture pour chats! Et pour le
reste c'est la même chose, et c'est sans doute pourquoi les
Amérindiens nous ont adopté comme chanteurs-chamans, parce que
pour eux c'était soudain... Tu sais qu'en ce moment, il y a une grande
bataille en Amérique. Nous avons participé à certains
conseils pow-wow avec beaucoup d'Amérindiens. L'organisation pour
l'énergie nucléaire de Denver détient déjà
90 000 concessions d'uranium dans le Grand Canyon. Ce qui veut dire que
lorsqu'ils vont commencer à creuser, ce sont les Indiens du Grand Canyon
qui mourront les premiers. Et ensuite les déchets nucléaires
passeront par le fleuve Colorado, et bonjour la Californie! Les Indiens disent:
"C'est un lieu sacré parce que nous savons qu'il y a de l'uranium.
L'uranium est notre ami tant qu'il reste enterré. Extrais-le, change-le
en quelque chose d'autre et il devient ton ennemi". Et c'est vrai pour tout
pouvoir de la nature. Si tu respectes et vis en harmonie avec la nature et avec
ce pouvoir, tout va bien; elle te soutient si tu sais comment l'utiliser. Si tu
l'extrais et que tu commences à l'utiliser pour des expériences
comme en font les scientifiques: "Oh, faites-voir ce que ce... Aaaargh... Oh!
Excusez-moi": dix millions de morts! Tu vois le genre.
Si j'ai bien compris, ce mot environnement est un peu étrange,
parce qu'on sépare l'homme de son environnement. Urb: Je veux
dire que nous les hommes, nous faisons partie de la chaîne alimentaire,
de la nature. Regardons les choses ainsi, tant qu'on s'en souvient, tout va
bien. Si nous pensons que nous sommes meilleurs que tout le reste, ça ne
va plus si bien. En anglais il y a un pronom neutre pour désigner les
choses et les êtres vivants autres que l'homme. Ils utilisent le mot
"it". C'est comme s'ils disaient pour un chien "Ça" au lieu de "Il".
Avez-vous participé à des événements concernant
l'environnement en Amérique ou au Japon? Urb : Nous sommes
allés à la conférence de Rio de Janeiro sur la Terre, et
nous avons rencontré les Indiens Yanamamis, le chef Yanamami, les
sorciers Yanamamis; ça s'est fait avec une compréhension normale
très naturelle, immédiate et simple, en appréciant ce que
nous tous, les uns et les autres nous faisions.
Je comprends que vous vous entendiez avec les Indiens, et je pense que c'est
grâce au contact avec la nature. Urb: Tu sais, fondamentalement,
les Blancs ont également une petite chance. Comme ce vieux maître
chinois qui a dit un jour : "Il y a la nature dans la nature, et la nature dans
l'homme." Ce qui ne peut pas être nature en vous doit être votre
égo. Tout le reste est nature.
Oui, ou une Cadillac, ou quelque chose comme ça. Urb: La
Cadillac est une extention de ton... pénis... Tu sais, ce genre
d'attitude sociale? Mais en fait, tous les hommes sont faits de la même
matière première, des mêmes tissus de base, des mêmes
choses. Prends-nous séparément : arbres, pierres, hommes,
oiseaux. Nous sommes tous la même chose. C'est pourquoi il est facile de
guérir. Les sorciers savent que c'est la même matière
à la base.
C'est la tradition du chamanisme sibérien de soigner les
gens... Urb: Harmoniser la matière qui est en disharmonie. C'est
le fondement de la maladie. La maladie est disharmonie. Quand tu harmonises et
que tu tues la maladie, tout reprend son cours. Dans la société,
à l'intérieur de l'homme, de l'arbre, c'est le même et
unique problème : disharmonie ou harmonie.
Que pensez-vous des activités habituelles liées à
l'environnement? Avez-vous également participé à des
actions concrètes, liées à des problèmes
d'environnement ? Urb: Non. L'action concrète pour
l'environnement c'est véritablement l'action et non les mots. Si tu veux
parler du sommet de la Terre de Rio de Janeiro, ce n'était pas une
action concrète. C'était plus une action pour attirer l'attention
du monde sur le problème. L'action en tant que telle se passait partout
ailleurs. Au Japon, nous avons rencontré un vieux forestier de 83 ans;
il a planté plus de trois millions d'arbres au cours de sa vie, pendant
soixante ans. Quand nous l'avons rencontré dans un petit village du
Japon, nous lui avons chanté des chansons et il nous a, lui aussi,
chanté de vieilles chansons. Je pense que cet homme est dans le vrai. Il
vit avec une telle vérité, qu'il n'a pas besoin de
théoriser. Comme a dit Nin Kuruli Barbos: "Il est plus facile de voir
Dieu en toutes choses, que d'essayer de se le représenter morceau par
morceau." Nous lui avons demandé: "Combien d'arbres avez-vous
plantés pendant la conférence de Rio?" - Alors que pendant cette
période à Rio 35 000 personnes parlaient des forêts et
distribuaient des millions de prospectus chaque jour - Il a répondu:
"Environ 20 000." Et il ne savait rien sur Rio. À Rio nous avons vu des
prospectus partout, dans les rues, dans les salons des hôtels... Des
tonnes de papier. Sauvez les forêts! Sauvez les forêts!...
Croyez-vous aux méthodes formelles, bureaucratiques, pour prendre
soin de la nature? Urb: Je ne pense pas. Pour ce qui concerne l'approche
bureaucratique formelle, si tu le dis tu as déjà donné la
réponse. Mais il y a un très fort mouvement initié par des
gens qui ont le même état d'esprit, partout sur la Terre, qui se
mettent à communiquer entre eux très rapidement. À Los
Angeles, il y a un mouvement appelé "Une meilleure Amérique". Et
ce n'est pas simplement à propos de la pratique de l'environnement
physique; cela concerne aussi l'environnement mental. En premier lieu avec les
artistes, les musiciens à qui on ne donne pas leur chance de se lancer
sur le marché. Tout à coup, il s'est formé un
réseau d'artistes sincères qui ont commencé à
produire leurs propres trucs. Ils créent leurs propres stations de
radio, leurs propres maisons de production de disques et réseaux de
distribution, parce que l'attitude commerciale courante est pratiquement une
pollution émotionnelle qui apparaît à travers les
médias, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Pensez-vous que cela va s'arrêter? Parce qu'en Finlande -
depuis quelques années, je voyage très peu, mis à part
dans les pays nordiques - j'ai le sentiment que toute cette merde
commerciale est en train de perdre tout naturellement son sens. Les gens -
le public de base - n'y croient plus. Urb: Combien de temps
peux-tu ne manger que du sucre ? Un jour, tu voudras une carotte. De
même, je pense que c'est juste une attitude, un état d'esprit.
Certains s'excluent d'eux-mêmes de l'harmonie par intérêt
personnel; ils déclenchent un grand battage publicitaire pendant un
petit moment et après quoi, vous savez que c'est fini. C'est très
humain bien sûr, mais c'est aussi très dévastateur pour le
reste de la planète. Parce que cela dévie l'attention due
à soi-même. C'est une réalité virtuelle. Pendant ce
temps-là, quelqu'un dans le seul but de faire de l'argent,
détruit les forêts et ne pense même pas à son propre
petit-fils, il ne pense qu'au moment présent. "Oh je voudrais bien..."
Tu sais, c'est humain.
C'est très humain. Urb: À Rio, c'était
très bien que des gens des quatre coins du monde se soient
réunis, et maintenant il va y avoir à Kyoto la conférence
des peuples indigènes du monde, à laquelle nous allons aussi
probablement participer. Et nous serons aussi au forum des arts globaux
à Rio. Nous avons été invités à devenir
membres de ce forum, où des artistes confirmés du monde entier
essayent encore de court-circuiter les politiciens et la bureaucratie, en
faisant un travail sur les niveaux émotionnels et mentaux, parce que,
dans la plupart des pays, les artistes sont plus écoutés et sont
plus populaires que tous les politiciens, ce qui est très
compréhensible.
Urb: Je pense que c'est une grande responsabilité pour un(e) artiste de
réaliser quel pouvoir est véritablement le sien.
Êtes-vous optimistes ou pessimistes, en ce qui concerne la nature et
la vie de l'espèce humaine? Urb: Quelle différence
y-a-t-il entre un optimiste et un pessimiste? Le pessimiste n'est qu'un
optimiste bien informé...
Oui, mais ce n'est pas une réponse à ma question! Elle est
bonne, mais... Urb: Nous sommes optimistes. Nous sommes optimistes comme
l'est le monde de l'esprit. Nous avons participé avec Tom aux
cérémonies sacrées de différentes tribus indiennes
et d'autres peuples communiquant avec les esprits. Les esprits sont toujours
avec les gens. Mais le choix ultime sera fait par les gens. Nombreux,
certainement, seront ceux qui vont mourir dans les dix prochaines
années. Beaucoup de maladies comme le SIDA, le cancer, entre autres,
viennent fondamentalement de notre mode de vie disharmonieux. Nous
créons la disharmonie, en premier lieu dans notre propre esprit et dans
notre propre corps, par la même occasion.
On dirait que l'humanité ne peut pas tellement oeuvrer dans
l'harmonie, étant donné son nombre. Urb: Peut-être
est-ce une harmonie d'un genre particulier?
Peut-être est-ce cette grande harmonie que nous ne comprenons pas?
Peut-être qu'elle sous-entend qu'un ou deux millions de personnes
mourront? Urb: Sans aucun doute!
Urb: Je pense, encore une fois, que nous sommes en train de parler du climat
mental de l'humanité. Je veux dire que si notre esprit est
équilibré, le reste suit, et il est évident que dans le
sens du climat mental, il y a un très grand changement qui se produit en
ce moment dans le monde, et c'est sans doute chez une minorité de la
société que la compréhension de ce phénomène
va se déclencher.
Urb: Les esprits disent qu'il y a un espoir pour l'humanité, et les
esprits ont toujours montré qu'ils étaient une source
d'information très exacte...
Je crois que pour un artiste, pour être sincère, il est parfois
juste possible d'essayer de dire la vérité en chantant, en
écrivant. Urb: Aussi longtemps que tu es sincère avec
toi-même. Je pense que c'est là que la vérité
commence vraiment.
C'est drôle, ça nous amène peut-être au fait que
ce travail bureaucratique n'est pas vraiment possible pour un
artiste. Urb: Non, la bureaucratie en elle-même est un concept.
Comme l'argent est un concept. Quelqu'un a créé cela et a fait
croire à tout le monde que c'est indispensable et très naturel.
Maintenant, tout le monde a signé et a dit: "Oui, acceptons l'argent
comme concept, acceptons la bureaucratie comme concept." C'est le choix des
gens. Tôt ou tard, ça devra s'arrêter, parce que ce n'est
pas une solution. Les choses sont très claires : d'un côté
la solution ou de l'autre le problème, tout dépend du
côté ou vous voulez être. Et vous faites votre choix.
Dans quelle mesure le fait de vivre a-t-il l'étranger a changé
votre vision de l'Estonie? Est-ce que vous sentez toujours l'Estonie comme
votre "chez vous", après toutes ces années? Urb:
Rappelle-toi, nous avions donné un entretien à
l'université d'Olaf avant de nous enfuir et une des questions
était: "Donneriez-vous votre vie pour la liberté des Estoniens?".
C'était une vraie question. Nous avons répondu : "Sûrement.
Mais nous donnerions aussi notre vie pour la liberté de qui que ce soit.
Parce que la liberté ne peut être que globale, elle n'est pas
limitée, ou locale." La libération n'existe que si elle est
totale, elle ne peut pas être seulement locale. Donc fondamentalement,
quoi que nous fassions, quoi que nous soyons, nous faisons toujours la
même chose. Les frontières n'existent que sur les cartes
politiques de la Terre. Sur une carte géographique, on ne les voit pas.
Une rivière coule dans trois pays; elle ne le sait pas. Nous sommes
allés d'ici en Espagne et nous avons demandé dans la voiture:
"Est-ce que les moutons espagnols savent qu'ils sont des moutons espagnols?".
Parce qu'ici ils étaient français, et cent mètres plus
loin, espagnols. En vérité, les deux côtés
étaient basques!
Donc votre nationalité et votre université ne sont pas des
pays, n'est-ce pas? Urb: Elles font partie de la même harmonie, tu
sais, et les Estoniens sont juste en train de s'unir à nouveau dans
cette harmonie. Heureusement, l'Estonie fera partie de la communion
européenne très bientôt.
Ce que vous avez dit à propos des frontières pourrait
être une très bonne conclusion à notre rencontre, n'est-ce
pas? Urb : J'ajouterais à cette phrase: "Quelle est la
signification de l'Estonie et de l'universel?" et c'est tout à fait
bien, mais...?
D'où pensez-vous que vienne l'énergie spirituell? Comment se
manifeste-t-elle en vous, dans vos rapports avec les autres et dans vos
pensées? Urb: Eh bien, elle vient de sa source. Et tu sais que
tout ce que nous, les gens, nous faisons ici sur cette planète, peut
être exprimé d'une façon - ou à la limite -
très simpliste. Tous nos systèmes de travail et toutes nos
actions dépendent de nos motivations. Nous pouvons faire une même
chose en ayant deux motivations différentes: prendre ou donner,
économiser ou être généreux. Et si nous faisons
partie de l'esprit et que nous sommes généreux avec lui, que nous
vivons ensemble en lui - c'est ce que nous sommes - il n'y a pas d'autre
expérience personnelle ou d'autre action spirituelle en tant que telle.
Nous pouvons seulement nous joindre à l'être spirituel unique. Et
alors, en fonction de notre structure personnelle, nous pouvons agir - chacun
de nous - de façon individuelle. Chacun de nous est un système
spirituel égocentrique qui se développe individuellement, mais
nous sommes aussi membres du même être spirituel unique.
Voilà comment ça se passe. Beaucoup de gens l'oublient.
Même les grands joueurs de la planète l'oublient et ils branchent
tout d'un coup leur esprit sur leurs cours de golf et sur leurs limousines, et
ils oublient qu'ils sont de simples joueurs sur cette planète, qu'ils
sont ici. Souvent se sont des gens très doués et ils sont
là pour jouer avec leur don et pour contribuer à l'existence de
l'humanité, pour apporter de la joie et de l'harmonie à la vie et
non pas seulement pour faire ressortir leur territoire personnel comme
étant un peu de bonheur.
Vous avez visité l'Estonie il y a quelques jours et vous avez des
enfants là-bas, qu'avez-vous ressenti en quittant le pays une nouvelle
fois? Urb: J'ai quitté le pays uniquement grâce à la
promesse que j'ai faite d'y revenir très vite.
Donc, en quelque sorte, vous êtes peut-être reliés
à l'Estonie à travers vos enfants? Urb: Certainement, nous
sommes reliés de façon très proche - aussi proche que
possible - avec notre famille.
Urb: Tu sais, l'Estonie était notre sein maternel. C'est là que
nous sommes venus au monde dans cette incarnation. Et c'est pourquoi l'Estonie,
notre maman et tout ça, c'est comme revenir vers notre mère. En
même temps le reste de la famille, la famille mondiale, existe aussi.
Donc l'Estonie nous rappellera toujours notre mère et pas seulement un
endroit pour vivre, mais un endroit à aimer, à respecter et nous
sommes contents de bien des changements et un peu moins de certains autres,
mais tu sais, encore une fois, c'est l'homme. Parce que l'Estonie entre
dès maintenant - au travers de son propre développement - dans le
monde démocratique; et beaucoup de gens ont enfin l'occasion
d'être vraiment eux-mêmes. Celui qui est homme d'affaires peut
être un homme d'affaires. Celle qui est putain peut être une
putain. Celui qui est escroc, peut être un escroc peut être
poursuivi par les flics et mis en prison. Tu sais, n'importe quoi. Ils peuvent
être ce qu'ils sont. Et ils peuvent rejoindre l'harmonie normale des
humains.
Mais ça, c'est un sentiment différent et qui n'est pas en
rapport avec celui de considérer l'Estonie comme votre mère,
ai-je raison?... Urb: Pour moi, personnellement, l'Estonie en tant que
pays, n'est qu'un pays comme un autre. Il est un fait que sur ce territoire, il
y a beaucoup de gens que nous aimons, voilà tout. Mais j'aime tous les
pays de la même façon; j'aime tous les gens de la même
façon. Je ne fais pas de différence... Il y a une très
vieille chanson folklorique estonienne qui dit: "Lorsque je n'étais
qu'un enfant, je ne pouvais connaître que ce que je pouvais voir avec mes
yeux. Et ce que je voyais était que notre vie était comme celle
d'un oiseau sur un arbre. Et nous ne saurons jamais quand nous retournerons
à cet état de choses."
Conclusion de Harry Sirola : Je me suis senti absolument naturel
à part que mes mains tremblaient un peu à cause des
caméras. Ce moment est difficile à expliquer parce que j'arrive
tout juste de l'aéroport et ça s'est passé si vite. Peu
à peu, je suis entré dans le monde de Tarmo et de Thomas, et ils
sont restés absolument pareils. C'est bien eux. Bien sûr, il y a
des choses peu profondes qui ont changé, comme les expressions du genre
"c'est cool", ce à quoi je me suis toujours attendu. Ils sont plus
libres de faire ce qu'ils veulent, mais ça ne change pas les gens tant
que cela. L'âme reste la même.
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