Robert Ornstein Président de l'Institut pour l'Étude de
la Connaissance humaine, à Los Altos, Californie; médecin,
spécialiste du cerveau. Il a publié dix-sept ouvrages dont: "La
Psychologie de la Connaissance".
* Extrait de Evolution of Consciousness, Prentice Hall Press, 1991. (Traduction
de Thérèse de Saint Phalle)
L'ESPRIT, CETTE ENTITÉ VARIÉE QUE NOUS POURRIONS UN JOUR
DIRIGER
Pendant des millénaires, les êtres humains ont été
séduits par l'idée d'un "moi évolué" ou par des
expériences mystiques. Il nous faut maintenant prendre conscience du
fait que ces expériences comptent pour notre avenir et reconnaître
qu'elles figurent en bonne place.
Nous pouvons remodeler nos esprits en changeant notre point de vue habituel. Le
terme traditionnel destiné à contrôler notre moi en nous
emparant de nous-mêmes est la volonté, terme qui n'a
guère cours aujourd'hui. S'il existe une volonté, cette
volonté réside dans le choix de l'humeur que nous décidons
d'adopter. Le paradoxe de nos humeurs changeantes se résout ainsi: le
contrôle de la conscience se manifeste peu chez la plupart des gens. Il
nous appartient de la développer par l'observation de soi.
Le développement de la conscience se produit non dans une transe
mystique éblouie, mais par une sélection consciente. Il s'agit de
la troisième étape de l'Évolution. La sélection
naturelle a commencé à l'aveuglette. La sélection
neuronale, lors de nos premières années, s'opère selon un
transfert plus ou moins automatique du monde dans l'esprit. La sélection
de la conscience est la manière dont nous pouvons orienter notre
évolution, en développant l'aptitude à choisir entre les
variantes de notre esprit.
La conscience de notre individualité représentait un grand
avantage lorsque les menaces qui jouaient sur notre survie pesaient sur
l'existence de l'homme. Il était alors possible de localiser et d'isoler
un animal ennemi et de l'utiliser pour se nourrir. Les nécessités
de base pour la survie humaine ne sont plus de cet ordre, tout au moins dans le
monde occidental. La plupart d'entre nous achètent aujourd'hui leur
alimentation. Nous n'avons plus besoin de partir à la chasse lorsque
nous avons faim. Nous vivons une époque où la
nécessité d'une évolution de la conscience devient
indispensable à l'ensemble de l'humanité, et non plus seulement
pour quelques solitaires en train de jeûner et de prier dans un
monastère au sommet de la colline. Les descriptions traditionnelles de
l'humanité endormie ou aveugle, tel un automate, évoquent
l'idée qu'en général, nous sommes prisonniers d'un pouvoir
de sélection qui fonctionne selon une routine. Il existe un conflit
entre les défenseurs de la raison et les tenants de l'intuition, entre
les avocats et les danseurs, les généraux et les poètes.
Je crois que nous devrions définir ces aptitudes comme autant d'aspects
des milliers de formes de l'esprit, comme l'a dit Rumi (Djala-l Al-Di- n Al-Ru-
mi-. Poète persan (1210-1273). Son Masnavi, qui expose la doctrine du
Soufisme par des paraboles, est considéré comme un des
chefs-d'oeuvre universels de la littérature mystique). Il existe un but
beaucoup plus accessible, infiniment plus vital: organiser les
différents "moi" humains et comprendre que ce qui est, d'une
manière classique et quelque peu archaïque, désigné
comme le "sacré" et le "profane" correspond en réalité
à différents aspects de l'entité humaine.
Au lieu d'affirmer qu'il doit y avoir conflit ou un combat continuel, nous
pourrions considerer la bande de "simplets" qui s'agite en nous comme autant de
parts de l'esprit qui assument des rôles différents. Le plus
rudimentaire, le moi "profane", existe. Les humains partagent avec d'autres
animaux cette nécessité biologique qu'est la survie: soif, faim,
régulation de la température, colère et éveil. Mais
les êtres humains ne vivent pas que de pain et de jeux; la relation entre
les différents "moi", ces "simplets", est différente de ce que
nous imaginons.
Les éléments qui nous composent ne sont pas balayés par
une merveilleuse transformation. Nous abritons encore en nous le reste de nos
"moi" évolués. Si l'ensemble de nos facultés a
évolué dans le sens de la survie, nous devrions savoir que nos
jugements seront toujours déformés: dès lors que le sexe
et la famille constituent des priorités qui occupent une bonne part de
notre esprit. Le système bâti afin de s'adapter à la survie
- trouver de la nourriture, disposer d'une certaine sécurité, se
coucher - explique pourquoi l'adaptation consciente peut sembler aller à
l'encontre des esprits les plus évolués. La plupart des
méthodes "mystiques" classiques s'astreignent à combattre les
besoins physiques afin de relâcher l'emprise du corps sur l'esprit: une
âme prisonnière d'une "cage mortelle". D'innombrables tentatives
ont tenté d'inciter l'esprit conscient à évoluer: les
monastères préconisent l'abandon des désirs terrestres,
insistant sur le jeûne et l'absence de stimulants. La diète, les
chants, les privations: autant de moyens pour affaiblir les mouvements
automatiques de l'esprit profondément reliés à
l'adaptation biologique. Cette torture primaire n'est pas nécessaire.
En Turquie, au Moyen Âge, des disciples tournaient comme des toupies dans
un cercle. Les Bouddhistes se concentrent sur la respiration. Les yogis fixent
un mandala ou un vase en méditant sur une phrase dénuée de
sens telle que: "Montrez-moi votre visage avant que vos parents se soient
rencontrés". Que peut être un état "sans esprit" ou de
"mystérieuse obscurité"? Des méditations telles que
celles-ci dirigent la conscience des événements de
l'extérieur à des mouvements internes, afin de s'éloigner
un instant de la coulée de la vie quotidienne et de stopper la routine.
La plupart de ces techniques tendent à arracher l'aspirant-disciple
à ses occupations habituelles. Lui ou elle s'assiéra seul ou avec
un petit groupe en un lieu particulier, dans un coin retiré, parfois
près d'une cascade.
L'observation de soi, comme le groupe neuronal qui renforce les connexions,
développe la capacité de changer d'attitude. Des associations
d'idées peuvent naître entre des actes volontaires et leurs
conséquences. Grâce à l'observation sur soi, nous parvenons
à discerner les composants de notre "bande de simplets", même
s'ils se présentent d'une manière contradictoire: agressifs,
paresseux, automatiques, brillants, généreux, avides, etc. Cette
prise de conscience peut conduire à affaiblir la sélection
automatique des "simplets" qui se trouvaient en première ligne sur le
devant de la scène, et mener à un renforcement de la
sélection de la conscience.
Nous avons désespérément besoin d'être capables de
transcender nos changements de position inconscients. L'intuition consciente
est la faculté de sélectionner la part adéquate de
l'esprit pour un travail donné. Cette capacité de percevoir
instantanément et de prendre la direction du système mental, est
le but rarement atteint du "développement conscient".
Les problèmes de survie auxquels nous avons à faire face
aujourd'hui, sont de nature collective plutôt qu'individuelle. Comment
empêcher la destruction de notre planète, comment rendre compte et
comprendre des idées, des doctrines et des personnes divergentes et
variées qui ont leur propre "réalité"? Ce qui a
été défini comme des perceptions spirituelles ou un
état de conscience plus élevé, se réfère
à une vue de la réalité où des actions
individuelles se combinent selon un plan plus organisé.
Cela se manifeste par des expériences ordinaires. Les membres d'une
équipe sportive créent une entité plus puissant que leurs
efforts individuels. Il en va de même pour le personnel d'une
société. Le concept de ces "niveaux" de la réalité
humaine ne devrait pas paraître bizarre. Nous le reconnaissons d'une
manière implicite lorsque nous affirmons: "J'admire cette équipe
depuis vingt-cinq ans!".
D'une manière similaire, il existe un autre niveau de
compréhension d'une réalité dont chacun constitue un
fragment. Nous ne devons pas détruire notre esprit, ni ces "simplets"
qui s'agitent en nous, si nous désirons progresser. Nous avons besoin,
grâce à l'observation de soi, d'appeler ou de rejeter les
"simplets" dont nous avons besoin. Il n'est pas nécessaire de les
brimer, mais seulement de choisir les bonnes recrues au moment où elles
nous sont indispensables.
L'esprit manipule un enchaînement indiscipliné de "moi", ce qui
nous empêche de transcender cet ensemble évolué d'aspects
de notre esprit destinés à un objectif particulier. Ce qui nous
donne cette nature composite "mi-ange, mi-bête".
Nous avons besoin d'assumer tous nos "moi". Atteignant l'illumination, nous
demeurerions la même personne et non une sorte d'ascète
aseptisé en robe blanche. Nous devrions comprendre qu'il nous faut
satisfaire bien des emplois du temps au même moment, et savoir quelles
sont les routines mentales qui sont utiles à tout instant. Ainsi nous
nous mobiliserions en entendant un bruit sourd, nous apprécierions un
repas et nous jouirions de notre vie de famille, ce qui requiert une
organisation différente de nos "moi". Quelques "simplets" que nous
pouvons un jour faire émerger, pourraient ne pas être "bien",
d'autres pourraient avoir des besoins conflictuels, mais les uns et les autres
ont besoin d'être conduits consciemment dans une direction
donnée.
Comprendre la nature automatique de notre système mental favorise une
autre approche de l'avenir. Nous agissons tous d'une manière aussi peu
relevée que n'importe qui et il nous reste assez peu de liberté
de manoeuvre. Nous nous trouvons dans le moule de nos conduites
antérieures pour la majeure partie de notre vie, quel que soit le
degré de notre élévation d'esprit et l'intensité de
notre désir de changement. Comment éliminer notre nature de base?
C'est aussi impossible que de nous débarrasser de nos battements de
coeur! Une fraction de l'humilité que l'on est supposé
acquérir par l'ascétisme et par la négation de soi, peut
être assimilée en étudiant les recherches les plus
avancées sur les "simplets" variés et dissociés qui
composent le "moi".
Peu importe à quel point nous évaluons notre
individualité: la plupart des humains fonctionnent par automatismes. Nos
raisons d'agir suivent le même parcours. Chacun d'entre nous pense qu'il
est unique, mais nous éprouvons les mêmes sentiments indicibles
lorsque nous admirons l'aurore, lorsque nous tombons amoureux, lorsque nous
tenons dans nos bras notre enfant pour la première fois, ou que nous
perdons brusquement celui que nous aimons. Ces sensibilités forment le
tissu vivant de notre esprit. Nous désirons tous plus que nous ne
possédons, nous nous souvenons du bon vieux temps avec émotion,
nous sommes abasourdis par un drame. Nous réagissons de la même
manière. Nous nous mettons en colère d'une manière
identique, nous vivons l'amour semblablement, nous détestons, nous
percevons les couleurs et les formes de la même façon.
L'HUMANITÉ, CET ANIMAL
Si nous considérons l'humanité comme un animal, la vision change
de celle à laquelle nous sommes habitués: la demande, les
possibilités sont autres. L'animal humain - l'humanité prise
comme un tout - a grandi plus de cinqcents fois depuis le temps de Moïse,
et a développé sa puissance plusieurs millions de fois, mais la
direction consciente de son pouvoir exponentiel ne s'est guère accrue.
Comme tout organisme qui poursuit sa croissance, les facultés de
l'humanité se sont développées selon différents
régimes et à différentes époques. L'humanité
s'est développée en taille, en force, elle a étendu sa
domination mais non sa faculté de conscience.
Les groupes religieux n'ont pas besoin de s'attacher comme ils l'ont fait au
long de l'histoire, au processus de l'adaptation biologique: fermes et
production agricole, reproduction, hôtelleries, organisations sociales,
services variés rendus à une communauté spécifique.
Donner son avis sur qui épouser et comment se marier, comment organiser
la société, comment considérer ses parents et amis,
interfère avec le processus de l'évolution. Des chefs religieux
proposent des idées telles que: "Dieu est en vous" pour justifier une
existence bloquée par la pauvreté.
J'espère que nous sommes capables de commencer à unifier les
aperçus du rationnel, de l'émotionnel, de l'intuitif et du
spirituel. "Le royaume des cieux est au-dedans" et "Les Anges sont des
facultés cachées dans l'esprit de l'homme", représentent
autant de manières de décrire cette unité.
Développer la conscience signifie devenir conscient des
différents "moi" qui coexistent à l'intérieur de
nous-mêmes, se persuader de leur aveuglement tout en restant capables de
discerner de plus vastes champs de perception.
Celui qui a le plus travaillé en adaptant la pensée spirituelle
classique au monde moderne est l'auteur afghan Idries Shah. En une trentaine de
volumes (parmi ceux-ci : Les Soufis et l'Ésotérisme, Payot,
Paris, 1972 (épuisé). Apprendre à Apprendre, Le Courrier
du Livre, Paris, 1987. Sages d'Orient, Le Rocher, Paris, 1989. (N.D.L.R.), Shah
a traduit et rédigé des histoires de la tradition soufie, en
indiquant comment les différents niveaux d'esprit peuvent opérer,
soulignant ainsi notre dilemme actuel.
Un certain nombre de ces récits met en scène le personnage de
Nasrudin qui reflète l'humanité au miroir. Nasrudin(Les exploits
de l'incomparable Mulla Nasrudin, Le Courrier du Livre, 1979, Paris. Les
plaisanteries de l'incroyable Mulla Nasrudin, Le Courrier du Livre, 1982,
Paris.(N.D.L.R.) nous permet de percevoir notre situation à travers la
loupe de l'humour, rassemblant la plupart de nos connaissances sur
l'inflexibilité de la conscience humaine normale et le besoin de changer
de mode de pensée. Dans un récit que je cite souvent, Nasrudin
prend l'avion d'un pays du Moyen-Orient jusqu'à Londres en compagnie de
ses disciples. L'avion à quatre moteurs s'envole et le voyage se passe
sans encombre. Brusquement, un moteur se décroche et le capitaine dit:
"Ne vous en faites pas! Nous arriverons à Londres avec une demi-heure de
retard". Les passagers gardent leur calme. Lorsque le second moteur tombe,
l'entourage de Nasrudin commence à se faire du souci. Le capitaine
estime alors que l'avion aura deux heures de retard. Nasrudin les tranquillise:
tout va bien. Lorsque le troisième moteur se détache de l'avion,
le capitaine prévoit que l'avion, sérieusement endommagé,
aura quelques heures de retard. Nasrudin qui, dans ce récit joue le
rôle de la pensée conventionnelle, dit: "Prions, mes amis, pour
que cet avion ne se casse pas la figure! Car si c'est le cas, nous serons
là toute la journée"...
Jusqu'à une époque récente, ces contes étaient
considérés sous un angle moral ou social ou au premier
degré, destinés à distraire. Mais si on les juge comme une
version moderne de la perspective de Rumi, ils servent de négatif aux
différents "moi" qui coexistent en nous. Shah souligne que les
constituants de base des systèmes spirituels ont été
transférés sur l'économie moderne: sécurité,
vie associative, contrôle des régimes, etc. On devrait s'inspirer
des développements de la société moderne et, à une
époque de spécialisation, se spécialiser sur l'essentiel.
Nos contemporains, qui parviennent à se connaître soi-même,
se libérent des structures du passé.
Accroître une perception instantanée prend paradoxalement du
temps. Il s'agit d'un processus trop subtil pour les impatients qui veulent
tout, tout de suite. Ce processus ne diffère pas d'un entraînement
professionnel: on ne devient pas physicien nucléaire en observant
simplement l'explosion des étoiles, et en le souhaitant. Ce
métier réclame des années d'entraînement et
d'efforts. Développer une faculté de l'esprit apparentée
au langage n'est pas plus aisé.
C'est une procédure subtile et aussi difficile que de changer les
"simplets" qui tiennent le devant de la scène de notre esprit et de
suspendre nos moyens d'action habituels. Cette opération semble
différente des concepts avancés par les Églises, les
ashrams, etc., puisque cette évolution intérieure dépend
plutôt d'une nouvelle adaptation de l'esprit que d'une hiérarchie
de fonctions. Comprendre notre esprit et ses fonctionnements nous libère
des différents compartiments de la société qui ont
maintenu nos différents "moi" en prison. Nous avons besoin aujourd'hui
d'accroître notre propre évolution, afin de passer des stades de
l'Évolution qu'avait détectés Darwin à ceux que
propose Rumi. Avec notre cerveau global, indépendant de notre enfance,
nous contenons des champs de possibilités qui s'étendent
au-delà du monde où nous sommes nés.
Il est vital en ce qui concerne les perspectives de notre vie, de changer. Nos
esprits ont grandi avec l'idée que le monde était circonscrit
à quelques kilomètres et par une poignée de gens. Notre
monde actuel est occupé par six milliards d'êtres, par des voyages
dans l'espace, des armes de destruction de masse, alors que nous appartenons
à la même tribu et que nous allons partager le même
destin.
Il existe d'innombrables projets techniques et sociaux proposés aux
problèmes de la vie moderne et je ne rejette aucun d'entre eux. Nous
avons besoin de toutes les régulations de la pollution, du
contrôle des armes, des initiatives de paix, de technologie
appropriée, du recyclage et du précyclage que nous pouvons
inventer.
Mais c'est en comprenant notre système mental que nous
découvrirons les clés pour ceux qui souhaitent des changements.
Nous disposons d'extraordinaires aptitudes autant que de limitations
accumulées durant des millions d'années. Au moins comprenons-nous
mieux ce que sont nos limitations mentales. Parce que nous avons tellement
changé le monde, nous avons besoin, en tant que société,
d'apprendre à diriger de nouvelles formes d'adaptation consciente durant
les périodes de la vie: pendant notre enfance, notre jeunesse, dans la
société prise dans son ensemble, sur la planète, en
esprit. Je ne peux prévoir ce que fera l'humanité, mais il est
clair qu'à moins que nous ne comprenions nos racines qui plongent dans
des mondes ancestraux, et notre adaptation à ce monde, nos adaptations
sont inappropriées aujourd'hui.
Il n'existe aucun espoir de changement. Il n'y aura aucun futur, à moins
que nous ne prenions notre esprit entre nos mains pour le faire évoluer
dans la bonne direction.
L'esprit humain, dont les racines les plus profondes occupent d'anciennes
routines qui obéissent à de simples signaux, a
évolué pour faire face à des dangers tels que le tigre. Ce
cerveau, aujourd'hui produit d'une expansion rapide, peut et doit s'adapter
à l'intérieur, en se servant du pouvoir d'adaptation dont
l'humanité a toujours disposé.
Pour prolonger l'oeuvre de ces spécialistes de l'évolution que
sont Darwin et Rumi, cette perspective de l'esprit, a la capacité
illimitée de se développer dans le champ du possible, en
attendant de répondre aux nécéssités du nouveau
monde que nous avons créé.
Travailler à l'évolution de la conscience en saisissant la complexité
des myriades d'esprits qui coexistent en nous peut être plus facile, plus
proche et plus libérateur que nous ne pourrions le croire.
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