Et l'Amour s'envolait vers les contrées humaines
Et voici que
se lève un monde
En ce lieu qu'il en sombre
L'Amour
s'écoule entre les lignes
L'Amour
Fontaine
indélébile
Voici
S'élève un monde
Au temps
qu'un temps s'effondre
Et se brisent déjà les miroirs immobiles
Où tous les
espaces mirés
Ne sont plus que poussière
éparse
Évaporée
La porte des ombres est
tombée
Et se mêlent et se déversent
Et se
dévêtit la lumière en face
Se couche à les aimer
s'enlace
Humble abîme intérieur
Marqueté sur
l'ébène
Où je reste en tailleur
À la lueur
des veines
De gemmes de couleurs
Et d'isthmes qui s'en viennent
Au
monde comme fleurs
Au sillage des reines
Il m'en sourit de vertes
Émeraude ou violettes
Et l'espace en
respire
À vide découvert
À présent
devenir
Et les coeurs se projettent
À la mesure
secrète
Des accords à venir
Et plus
Aimer le monde
Et le feu sur mon
coeur
Élève
Et ne retombe
Une calme clameur
Aux
envolées muettes
Et je me souviens
Cette invasion lointaine de silence
Cette effusion
soudaine
Entrée
Tu étais la musique un point d'orgue sur
l'existence
Mouvement retenu
Comme le songe entretenu des lignes ouvertes
de la danse
Et l'Amour s'envolait vers les contrées humaines
Et revenir encore perdurer sur la Terre
Parmi le corps des ombres et les
fleurs de l'Éther
Dans ce monde oublié décimé
par les flammes
Dans ce monde éventré, où nous nous
tant aimâmes
J'ai du bleu comme un silex au fond de tes yeux
S'enflamme quand je les
croise
Et me laisse amoureux pour le reste des âges
J'ai du
bleu
Et j'ai aussi ton coeur dans les orages
Où les seuls soleils
sont les cieux
Dans ta voix qui ruissellent
Et me lavent et me
disent
Harmonie
Que je t'aime
Compte les heures
Et décompte
Avant que
l'étang
S'étende à la rencontre des vagues
Où
va l'algue verte à son gré
Ouverte aux grêles grises et
noires
Et compose le grimoire
Qu'on posera où le vent nous
dépose
La rime est sur la rive
Soulevant ton sourire
Cendre ma
femme, Vive !
On ne peut pas mourir
Il me montrait
Le doigt sur le temps
Comme un drapeau tremblant
Il me
montrait la trace
Et puis quelques questions
Il répondait à
ma place
Dans l'espace qui était dix doigts plantés dans un
fruit d'ajonc
C'était un grand vent
Celui de l'évasion cette saison de
neige
Lointaine les lèvres dans les lèvres
respiration
C'était qui s'en tient à rester
Recevoir le
baptême
Un horizon de pierres un bras jeté Ces plats rochers
couchés
À plat ventre dans les nuages
Et même l'eau est un
mirage
Miraculé
C'est l'illusion qui prenait comme une
brindille
Il arrivait à mon front
Et le temps dans les doigts
C'était moi
Il se terre
Ma mémoire
Je reste solitaire
Art
J'ai pris le
sang des nombres
Il en coule entre mes doigts
Qui retourne le monde
Je
crains que ça ne se voie
J'étais vaincu d'une ombre légère
Juste une main
posée
À ton sourire entremêlée
Ou mon coeur
sous un réverbère
Noir chemin verte marée
L'eau scintille comme un
cimetière
Avec tes cheveux en arrière
Un soir s'est mis
à chanter
À mon ami à mon frère
À ma vie à mon
passé
Dans le brouillard dissipé
Un phare un feu de fin de
terre
Vois sous le feu de lunes brèves
Instants dans l'histoire qui
palpitent
Contre la loi les poids se lèvent
Et lévitent
Vois c'est un ventre qui s'achève
Un autre qui ressuscite
Le monde
au bord d'un nouveau rêve
Hésite
Et tandis qu'à ces temps de pause
L'univers ne donne pas suite
La
masse en toute perle enclose
Médite
Et profitant des portes closes
En nos paupières de granite
Chaque
frisson se décompose
Unique
Et sur nos larmes se dépose
Pour d'autres unissons
magiques
Redis-moi je t'aime si tu l'oses
En Musique