"Nous, habitants de la planète Terre, produisons du "bruit", ce sont des
ondes radio. On estime que l'énergie nécessaire à produire
ce "bruit" - c'est-à-dire la totalité de l'activité des
humains - correspond à l'émission d'ondes d'une puissance de 4000
gigawatts. Ainsi, s'il existe quelque part dans l'Univers des extraterrestres
intelligents, ils émettraient eux aussi du "bruit" - qui proviendrait de
leur activité technologique par exemple : de lasers, de
radiotélescopes ou autres. Si nous captions par nos antennes
radiotélescopiques des signaux de ce type ou une énergie
électromagnétique environnant leur planète, cela nous
informerait de leur existence effective." J.H., Op. cit.
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"L'un des modèles de vie les plus anciens et les plus crédibles
du point du vue de la physique a servi de thème au Nuage Noir*, roman de
science-fiction écrit par le célèbre et très
original astrophysicien britannique Fred Hoyle. Ce dernier a inventé des
êtres constitués de nuages de gaz interstellaires
magnétisés; des tubes de flux des champs magnétiques
véhiculent les particules électrisées, électrons et
ions, comme des globules de sang dans un réseau d'artères et de
veines; l'information est stockée et traitée comme dans un
ordinateur dont les composants électroniques, au lieu d'être
solides, sont constitués par ce plasma, gélifié par les
champs magnétiques; en outre, ces nuages peuvent emmagasiner de
l'énergie. Ils mènent une vie idéale, communiquant entre
eux dans l'espace par ondes radio. Lorsque leurs réserves
d'énergie baissent, ils se propulsent au voisinage d'une étoile
en éjectant des particules. C'est d'ailleurs ainsi que l'histoire
commence pour les humains : un de ces nuages s'installe autour du Soleil pour
capter son énergie, semant la panique par ses effets d'obscurcissement
de la Terre et ses perturbations gravitationnelles". J.H., Op. cit.
* Le Nuage Noir, Dunod, Paris, 1962 (épuisé).
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Les radioastronomes ont eu l'idée, il y a un quart de siècle, de
recevoir les ondes hertziennes en provenance du cosmos sur un réseau (en
anglais : array) d'antennes de dimensions convenables, et de faire la
synthèse, à l'aide d'ordinateurs, des informations recueillies
par celles-ci, dont l'ensemble est équivalent à un
réflecteur de très grande ouverture. Ils ont donc mis au point,
depuis près de trente ans, une sorte d'observatoire
interférométrique international : trois ou quatre fois par an, un
ensemble d'observatoires radio éparpillés dans le monde entier
(principalement aux États-Unis et en Europe), observent en même
temps les mêmes objets, enregistrent les données sur des bandes
magnétiques et les envoient à un observatoire central où
elles sont synthétisées. Dix-huit radiotélescopes sont
impliqués dans cette opération.
Ainsi pour capter les ondes hertziennes - en effet, les astres
n'émettent pas seulement de la lumière visible, ils envoient
aussi à travers l'espace, des ondes radio de même nature que la
lumière visible mais de fréquence beaucoup plus faible - il faut
les recevoir non pas sur le miroir d'un télescope optique, mais sur
l'antenne d'un télescope hertzien, ou radiotélescope. Les
premiers objets de la bioastronomie sont des objets substellaires qui peuvent
ressembler à des planètes. Ils doivent être notamment
froids, voire éteints et à proximité d'une étoile
qui joue pour eux le rôle du Soleil. Les candidats sont à l'heure
actuelle, les naines brunes et les disques de poussières qui
président, pense-t-on, à la formation des planètes
(disques protoplanétaires); ce sont là des astres nouveaux qu'on
a pu repérer grâce aux progrès des divers récepteurs
terrestres ou spatiaux. En revanche, nul n'a jamais pu observer une
planète en dehors de celles du système solaire.
Enfin, les objets célestes sont susceptibles, dans certains cas,
d'émettre des flots de particules : électrons, neutrons, rayons
cosmiques. Les observatoires sont donc équipés de tous les
détecteurs nécessaires à les identifier et à les
mesurer. Ainsi, depuis une quarantaine d'années, les astronomes ont
enregistré des émissions hertziennes en provenance du Soleil, du
Système Solaire, des étoiles, des différentes
régions de notre galaxie, et des autres galaxies. Source : Année
de la Science 1989, Robert Laffont, Paris, 1988.
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"Nikolaï Kardashev est directeur du plus grand radiotélescope du
monde en ondes millimétriques, un paraboloïde de 70 m de
diamètre, en construction à Samarkand. Lorsqu'en 1964 il
était un jeune étudiant soviétique préparant sa
thèse en radio-astronomie, il n'eut pas peur d'imaginer des
intelligences supérieures à la sienne.
Il a tiré de ses études des conséquences sur deux plans.
Premièrement, pour la recherche des civilisations extra-terrestres, il
ne faut pas nous fermer à des éventualités d'existence de
supercivilisations, qu'il classe en trois types: I, celles qui utilisent des
puissances comparables à celle de leur soleil reçue par leur
planète (1013 watts); II, celles qui utilisent la puissance de leur
soleil (1026 watts); III, celles qui utilisent la puissance de leur galaxie
(1037 watts). Deuxièmement, N. Kardashev conclut que la progression
exponentielle dont notre civilisation est nantie actuellement, sera restreinte
de façon inévitable et qu'en conséquence notre dynamique
présente constitue une phase transitoire. En clair : cela ne peut
continuer longtemps !
Selon lui des supercivilisations nettement moins gourmandes et prolifiques,
mais bien plus avancées que nous, peuvent néanmoins exister.
C'est pourquoi il a préconisé de rechercher les fuites
astrotechnologiques sous formes d'émissions provenant de travaux
d'ingénierie à l'échelle cosmique, ou même
d'observer directement ces travaux par leurs réalisations. Perspectives
extraordinaires... De plus, l'état de civilisation que nous traversons
en ce moment est extrêmement transitoire à l'échelle
cosmique. Que sont quelques millénaires en comparaison de milliards
d'années ? Donc, d'autres "civilisations" doivent être moins
avancées, comme les bactéries qui ont régné sur
Terre pendant des milliards d'années, ou les dinosaures pendant cent
millions d'années et difficilement détectables ou, au contraire,
plus avancées et potentiellement détectables. Mais des
civilisations comparables à la nôtre, sont peu probables. J.H.,
Op. cit., p.126.
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