Les Humaniterre
La solidarité est la seule solution
pour assurer la survie de l'humanité
Par Tatiana F. (ha_tatia@iway.fr) présidente des Humains Associés
En 1994, le temps de la réflexion et de la remise en question est
venue. Tatiana propose dans un article paru dans le magazine du Jour de la
Terre, la création d'une fédération écologique,
humanitaire et sociale : "Les Humaniterre Associés".
Il y a un moment pour tout, un moment pour réfléchir et un moment
pour agir et cela peut sembler évident intellectuellement sans que pour
autant la chose soit bien assimilée et donc incluse dans notre
référentiel.
Il me semble que "l'erreur de jeunesse" des associations écologiques,
notamment en France se caractérise par cette absence de réflexion
profonde avant l'action : "Penser globalement et agir localement" est un appel,
on ne peut plus honorable, à la seule condition que la pensée
repose sur des propositions aussi bien écologiques que philosophiques
solides.
Prendre l'effet pour la cause n'a jamais permis de guérir quoi que ce
soit, ça soulage l'organisme momentanément jusqu'à la
prochaine crise.
La planète est malade parce que l'homme est malade et pas l'inverse et
sans me prendre pour la mère de la vérité, je ne pense
guère qu'une action écologique quelle qu'elle soit produira des
changements durables si l'on ne prend pas en considération le fait que
nous sommes malades car nous avons perdu le sens élémentaire de
l'interdépendance du tout.
Je pense qu'il est de temps de réviser en profondeur cette tendance,
ô combien française !, "d'individualisme" foncier où
chaque-un ne veut agir qu'au nom de son nom. Chaque association veut
lancer sa pétition, et concrétiser ses
idées, le résultat est la floraison sauvage et envahissante -
dans un gâchis inouï de papier- de micro actions
non-coordonnées où la désunion affaiblie les forces, et le
résultat démobilise les bonnes volontés.
Notre maladie se nomme donc la pseudo-indépendance ce qui exclue la
solidarité. Or, la solidarité est la seule solution pour
assurer notre survie en tant qu'espèce et je dis bien la survie de
l'humanité car la Terre ne souffre que de nous et une fois qu'on ne sera
plus là, elle prendra le temps qu'il faut mais elle se sortira de cela,
j'en suis quasi certaine.
Or, pour être solidaire il faut déjà être un individu
et qu'est-ce qu'un individu sinon "un corps organisé vivant d'une
existence "propre" et qui ne saurait être divisé sans être
détruit", l'individu est celui qui comme dit Dostoïevski a
réalisé que "NOUS SOMMES TOUS RESPONSABLES DE TOUT ET DEVANT
TOUS, ET MOI PARTICULIÈREMENT".
Fondre le tout oriental et le "moi" particulièrement de Dostoïevski
comme le suggère Alain Lipietz, le penser, le partager et le mettre en
pratique, voilà ce que j'appellerais être un individu libre parce
que conscient que LA SOLIDARITÉ EST L'EXPRESSION MÊME DE SON
INDIVIDUALITÉ.
Une action n'est ni petite, ni grande, elle est le résultat d'une prise
de conscience d'une situation donnée, DANS NOTRE CAS LA
DÉGRADATION DE NOTRE PLANÈTE PAR NOUS-MÊMES. Donc dans ce
domaine, il n'y a pas de copyright juste une variation sur un même
thème.
Chaque association jusqu'ici a réalisé des actions enzymatiques
à dose infinitésimale avec plus ou moins de succès. Je
pense que cela a été et est vitalement nécessaire, mais je
pense aussi que le moment est venu de véritablement nous
solidariser afin de grouper réellement nos aptitudes et nos
forces.
Le Jour de la Terre a cette vocation mon souhait est que cette haute
prétention -dans le sens noble du terme- soit concrètement
réalisée. Maladroitement, peut-être, j'ouvre donc le
débat en invitant tous ceux qui participent au Jour de la Terre à
réfléchir sur la mise en place d'une fédération
HUMANITERRE des O.N.G. OÙ CHAQUE-UN SERA SOLIDAIRE DE TOUT ET DEVANT
TOUS ET MOI PARTICULIÈREMENT...
In solidum,
Tatiana F.
Présidente des Humains Associés.
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