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ENTRE LE CHAUD ET LE FROID, LA PERPLEXITÉ

par Natacha QSF (ha_nat@iway.fr)

De plus en plus clairement, une difficile question se pose à nous : saurons-nous maintenir les conditions de vie sur notre planète ?
En effet, nous sommes en train de modifier de manière inquiétante, la composition chimique de l'atmosphère. Les activités humaines créent, pour la première fois de l'histoire du climat terrestre, un déséquilibre dans l'écosystème.

Cela n'est ni une extrapolation de science fiction, ni le discours alarmant d'un écologiste catastrophiste. Tous les programmes internationaux concernant les modifications de climat traitent cette question.

Un changement global est en cours : disparitions des espèces, réduction de la couche d'ozone, pollution atmosphérique, déforestation, pollution de l'eau potable et des océans, pluies acides, déchets nucléaires, réchauffement planétaire, érosion et désertification...

Notre situation spatiale donne à réfléchir. Dans la partie observable de l'Univers, il existe environ 100 milliards de galaxies. Notre galaxie est elle-même composée de 100 milliards d'étoiles. Dans l'un de ses systèmes solaires, il y a une petite planète bleue qui abrite la vie grâce à des conditions favorables. C'est la seule que nous connaissions, aujourd'hui !

L'écorce de la Terre sur laquelle nous vivons a une épaisseur de 5 à 70 kilomètres qui "flotte" sur la matière en fusion. Proportionnellement, elle n'est pas plus épaisse que la peau d'une pomme.

L'atmosphère terrestre a mis plus de quatre milliards d'années à se stabiliser, et elle représente un millionième de la masse de la Terre. La couche d'ozone a permis le développement de la vie sur terre, filtrant les rayons ultraviolets B (UV-B) du soleil qui sont un danger pour les hommes et la vie animale.

UN TROU DANS LA COUCHE D'OZONE PLUS GRAND QUE TOUT LE CONTINENT NORD AMÉRICAIN ET L'AMÉRIQUE CENTRALE RÉUNIS

Chaque année depuis 1979, l'épaisseur de cette couche diminue au-dessus de l'Antarctique. Aux latitudes moyennes des deux hémisphères la couche d'ozone s'amincit de 4 à 5% par décennie.

De 1992 à 1993, au pôle sud, des records ont été observés, l'ozone avait complètement disparu entre 13,4 et 18,4 km d'altitude. Un trou plus grand que toute l'Amérique du Nord et l'Amérique centrale réunis (couvrant une superficie de 23 millions de km2) s'est créé essentiellement à cause de la production industrielle de chlore et de bromure, et de l'éruption du volcan Pinatubo en 1991.

Récemment, la NASA a mis un terme au débat qui divisait depuis des années les scientifiques sur l'origine de la formation d'un trou dans la couche d'ozone.

Les données du Satellite de Recherche en Haute Atmosphère (UARS) confirme que l'activité humaine, en premier l'utilisation des chlorofluorocarbures (CFC), est à l'origine de l'appauvrissement de cette couche. Les CFC contribuent à l'appauvrissement de la couche d'ozone mais contribue aussi à l'effet de serre, nous y reviendrons plus tard.

Le premier accord pour la protection de l'environnement a été signé en 1987 par 27 pays. C'est "le Protocole de Montréal" pour diminuer d'ici à 1999 de 35 % la production des CFC 11 et 12, quant à la CEE, elle s'est engagé à les éliminier complétement avant l'an 2000 (La Chine et l'Inde, entre autres, n'ont pas signé le protocole).

Il y a de nombreuses catégories de CFC. Les CFC 11 et 12 étaient l'époque utilisés comme principal gaz propulseur des aérosols de pesticide, de produits de beauté, en passant par les produits ménagers. Aujourd'hui les HCFC (hydrofluorocarbones) sont encore utilisés dans la fabrication de mousse synthétique et dans les systèmes de climatisation notamment des voitures et de réfrigération.

Il faut savoir que l'utilisation des chlorofluorocarbures de leur ensemble ont d'innombrables applications. On les utlise dans la fabrication de mousses antibruit, de produits d'extinction automatique des incendies, fluides réfrigérants, solvant de nettoyage... 70 % de la production de CFC ne sert pas à vaporiser les aérosols.

Les ministes de l'Union européenne ont adopté, un calendrier de réduction des HCFC qui débutera en 2004 et qui menera à leur élimination en 2015.

NOUS NE SOMMES QU'AU MILIEU DE LA TEMPÊTE !

Une fois liberé dans l'atmosphère les CFC y demeurent une centaines d'années, et ils mettent une quinzaine d'années pour s'élever jusqu'à la couche d'ozone située à 25 kilomètres d'altitudes. De ce fait, même si nous cessions immédiatement tout dégagement de CFC, plusieurs dizaines d'années s'écouleraient avant d'obtenir un quelconque résultat.

L'Organisation Mondiale de la Météorologie a annoncé que l'ozone stratosphérique est en "déclin global continu". La période critique de la destruction de la couche d'ozone "se trouve encore devant nous", dans les prochaines années, et ne commencera à baisser qu'au début du XXIe siècle.

Un atome de chlore détruit environ 100 000 molécules d'ozone. Fabriquer suffisamment d'ozone pour combler le trou (de 1987) exigerait l'équivalent de trois fois l'ensemble de toute l'énergie utilisée aux États-Unis chaque année.

Le rayonnement utraviolet est divisé en trois catégories selon leur puissance énergétique : Les U.V.A. qui arrivent normalement jusqu'au sol et sont responsables du bronzage de la peau; les U.V.B. plus énergétiques qui sont partiellement arrêtés par la couche d'ozone, et les U.V.C. encore plus énergétiques que ces derniers qui sont presques totalement absorbés par la couche d'ozone.

Quelles conséquences aurait la destruction de la couche d'ozone ? Le rayonnement ultraviolet B pourrait augmenter au sol. Ceci provoquerait très sérieux effets sur le système immunitaire humain, ce qui nous renderaient plus sensibles à diverses maladies virales comme l'herpès.

Ces rayonnements endommagent profondément les chaînes d'ADN, réduisent l'efficacité des vaccins et augmentent la fréquence des maladies infectieuses. Certains virus, y compris le VIH, peuvent être activés par ce rayonnement. On prévoit qu'une perte de 10 % de la couche d'ozone provoquera 300 000 cancers de la peau et qu'une diminution de 1 % provoquerait dans le monde entier 100 000 à 150 000 cas de cataractes entrainant la cécité.

Cette augmentation des UV-B pourrait réduire la production de phytoplancton 6 à 12%. Le plancton de tous les océans produit 70% de l'oxygène que l'on respire. D'après un article paru dans Science, diverses mesures réalisées dans l'hémisphère sud, indiquent une baisse de la photosynthèse de l'ordre de 6 %. Ce qui impliquerait 6% de nourriture en moins.

Presque un tiers des protéines animales consommées par l'homme provient de la mer. Des baisses de productivité des récoltes seraient aussi possibles - en particulier pour les laitues, les tomates, le soja et le coton.

CASUS BELLI

Maintenant, que nous connaissons le trou dans la couche d'ozone, serions-nous en train de découvrir les effets qu'elle produit ? En quinze ans la couche d'ozone s'est appauvrie de 9 % au-dessus du Danemark. Comme nous l'apprenait une depêche de l'AFP, cette réduction serait à l'origine de la maladie des chênes constatée au Danemark, ainsi qu'en Allemagne et dans une grande partie de l'Europe.

Le docteur Erika Loehr de l'Université de Copenhague est "préoccupée par l'état des chênes observés au printemps 94, qui étaient soient sans feuilles, ou avaient des bourgeons à moitié éclatés et des feuilles déformées.

Toujours selon le Dr Loehr, l'augmentation des rayons ultraviolets nocifs, qui fait suite à l'appauvrissement de la couche d'ozone, réduirait jusqu'à 40% les activités des enzymes qui permettent aux arbres d'absorber le dioxyde de carbone (CO2), et provoquerait ainsi cette maladie de chênes.

LE DÉBAT CLIMATIQUE EN PLEINE POLÉMIQUE

En ce qui concerne l'effet de serre, les certitudes d'hier deviennent le doute d'aujourd'hui. La théorie dominante est la suivante : l'augmentation du gaz carbonique (CO2) dans l'atmosphère entraînerait une élévation de la température moyenne sur notre planète.

Selon les scientifiques, deux points seulement semblent acquis : l'augmentation des gaz à effet de serre est d'origine humaine et aura un impact à long terme sur le climat.

La période du crétacé ( de -144 à -65 millions d'années) est prise comme référence, et ce que l'on croit savoir c'est qu'il contenait huit fois plus de CO2 et que la température était de 5 à 10 deg.C plus élevée qu'aujourd'hui. En résumé : plus de CO2 = augmentation de la température.

Même si nous parvenions à stabiliser les émissions de CO2 "les concentrations de ces gaz dans l'atmosphère continueraient d'augmenter pendant au moins 200 ans".

Jusqu'ici, la stratégie des politiques et des experts économiques était basée sur cette hypothèse. Elle est donc remise en cause par des scientifiques. Un long article paru dans le journal The New Scientist expose la situation (traduit en français par le Courrier International).

D'après Bruce Sellwood, Greg Price et Paul Vardes, de l'université de Reading, constent cette théorie (voir Nature, vol.370, p.453). Selon eux, effectivement au crétacé, il y avait huit fois plus de CO2 dans l'atmosphère mais la température de la Terre était proche d'aujourd'hui !

"Les modèles qui suggèrent de futures variations climatiques, en prenant pour référence le monde à l'ère du crétacé doivent être considérée avec la plus grande prudence", préviennent les chercheur".

Deux points de vue s'opposent : Ceux qui estiment, comme cet autre scientifique anglais Phil Jones de l'unité de recherche climatique de l'Université d'East Anglia, que ces découvertes ne contredisent pas les prévisions de l'IPCC.

Reconnaissant, cependant, que "le crétacé n'est pas une bonne référence pour les modèles actuels" et qu'il est plus important d'en savoir d'avantage sur les récentes époques glaciaires. Elles permettent de mieux tester la capacité des modèles climatiques planétaires à simuler les climats actuel et futur".

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