Civilisation de l’empathie, Arctique, alliage de papier révolutionnaire, sous-sols d’Helsinki
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« Une empathie nouvelle gagne l’humanité », par Jeremy Rifkin
Jeremy Rifkin a créé la Fondation pour les tendances économiques. Depuis près de 20 ans, il n’a cessé d’analyser, d’enquêter, de réfléchir sur nos modes de vie et nos excès (Beyond Beef « Au-delà du bœuf » paru en 1993), nos sociétés et le monde du travail (La Fin du travail paru en 1995), les découvertes biotechnologiques, leurs risques et leurs conséquences éventuelles (Le Siècle biotech paru en 1997), l’arrivée de l’Internet à haut débit (L’Age de l’accès, paru en 2000) et les bouleversements que cela a engendrés (délocalisation, développement des réseaux, communication, etc). En les passant au peigne fin, à travers analyses, enquêtes et réflexions, il fournit ainsi un nombre considérable de données sur nos sociétés et propose aussi des solutions (les 35 heures, les travaux d’intérêt général, le renforcement des réseaux d’entraide sociale, le développement des associations, etc.)
Dans une interview accordée au Monde, à l’occasion de la sortie de son prochain livre « Civilisation de l’empathie », Jeremy Rifkin nous parle de notre monde actuel qui traverse une crise majeure et en appelle à l’émergence d’une nouvelle conscience empathique, solidaire. Nous sommes à la fin d’une période de l’humanité, née de la révolution industrielle du XXe siècle et caractérisée par une industrialisation de masse, par l’égoïsme, l’exploitation jusqu’à leur épuisement des ressources de la planète (eau, terre, mer, faune, flore), les conflits et les guerres pour l’accès à l’énergie (charbon, pétrole, gaz, uranium, etc). Pour lui, cette période s’achève avec la tragédie de Fukushima, symbole des effets négatifs de la révolution industrielle du XXe siècle et de cette crise planétaire écologique, industrielle, énergétique, économique et humaine que nous connaissons à l’heure actuelle.
Nous ne pouvons plus continuer comme avant. Il pense qu’un sentiment collectif de responsabilité écologique (la « politique de la biosphère ») et une solidarité au niveau planétaire sont en train d’émerger. Nous sommes informés et connectés en permanence et en temps réel (via les réseaux, les téléphones, médias, internet, etc) de ce qui se passe ailleurs sur la planète, et nous sommes touchés, nous nous sentons concernés par les drames et tragédies que vivent les autres. Nous avons la capacité de nous identifier et de partager leurs souffrances. La planète est devenue un « village global ». Il décrit une « nouvelle réalité empathique qui gagne l’humanité », une mondialisation de l’entraide, du partage et de l’accès, au niveau planétaire, aux informations, aux découvertes scientifiques, à l’art et au savoir, notamment à travers les réseaux sociaux, qui jouent un rôle majeur. Nous sommes à l’ère de “l’interconnexion totale » (exemple des révolutions Arabes), en opposition contre tous les nationalismes, fondamentalismes et replis sur soi. Les modèles et idées démocratiques se jouent des frontières, c’est « l’Âge de l’accès » : accès à l’information, aux richesses de toutes sortes et à la liberté. Les populations veulent participer à la marche du monde.
Cette période est aussi marquée par le fait que nous sommes devenus des « Homo urbanus », la majorité de l’humanité vit dans des villes, zones urbaines ou mégalopoles, ce qui entraîne un brassage social et culturel intense, et le contact permanent de populations d’origines diverses. Ce « cosmopolitisme » irrémédiable peut aussi générer des réactions d’agressivité quand la situation sociale des populations d’accueil est fragile, précaire : la diversité apparaît alors comme une menace. Inversement, quand il n’y a pas de problèmes d’ordre social (emploi, protections sociales, etc), la diversité devient un atout. Selon Ronald Inglehart, « la sécurité individuelle accroît l’empathie ». Le contact régulier, quotidien (écoles, sport, activités sociales, travail, loisirs, jardinage, éducation, activités artistiques, etc) avec d’autres cultures ethniques apprend à dépasser les barrières et développe ce que la sociologue Annick Germain appelle des « cultures de l’hospitalité ».
En même temps, nous sommes aussi arrivés à un point où « pour la première fois dans l’histoire du monde, nous devons faire face à notre possible destruction ». Pour Jeremy Rifkin, la « civilisation de l’empathie » est la seule qui puisse nous permettre de nous construire un avenir.
Les dernières découvertes scientifiques (sciences cognitives, fonctionnement du cerveau, apprentissage chez l’enfant, etc) nous montre que nous sommes aussi « des animaux sociaux qui supportons mal la souffrance des autres et la destruction de ce qui vit, réagissons de concert, en vue de l’intérêt général, quand nous sommes menacés ». La coopération, le partage des connaissances (projets scientifiques, éducatifs, culturels et artistiques), les contributions individuelles et collectives gracieuses (la wiki économie), le bénévolat, la participation à des projets communs, autant de signes qui montrent que les Hommes ne sont pas toujours réduits à un comportement égoïste, agressif où seul comptent l’intérêt individuel et le profit immédiat. Au contraire, l’altruisme peut être la motivation principale de nos actions. Selon Elinor Ostrom (prix Nobel d’économie 2009) « seule la coopération des acteurs permet de faire respecter des biens communs ».
Enfin, pour Jeremy Rifkin, « quand on lui en donne l’occasion et les moyens, l’être humain se révèle toujours disposé à collaborer avec les autres dès qu’il s’agit de contribuer à l’intérêt général ou à améliorer l’existence de tous ».
(Lire l’interview sur Le Monde.fr)
TAGS : civilisation, empathie, solidarité, partage, humanité, réseaux sociaux, cultures, connaissances, savoir, Hommes, wiki, hospitalité, coopération, être humain, collaboration, interdépendance
Recul des côtes en Arctique du à l’érosion
Selon une étude internationale (rassemblant 30 chercheurs) qui porte sur l’évolution de 100.000 km de côtes arctiques, les changements climatiques s’avèrent responsables de l’érosion de ces côtes et de leur du recul d’un mètre par an en moyenne. Mais ce recul peut atteindre par endroits 8 mètres par an (autour de la mer de Sibérie Orientale, de la mer de Laptev et de la mer de Beaufort).
La raison en est que les côtes arctiques, contrairement au littoral situé à des latitudes moyennes, sont composées pour les deux tiers de permafrost, mélange de glace, matières rocheuses et organiques qui reste gelé pendant au moins 2 ans. Dans l’hémisphère nord, le permafrost s’étend sur 25% des terres et le continent Arctique est l’une des régions de la planète la plus affectée par les changements climatiques (là où sont enregistrés les plus forts écarts et anomalies de température). L’effet combiné de la hausse des températures et de la fonte des glaces de mer, qui protègent normalement les côtes, accélèrent l’érosion. Ces côtes sont donc plus fragiles que les côtes rocheuses et plus vulnérables aux effets des vagues. Ce recul a d’importantes conséquences sur la faune sauvage et les écosystèmes lacustres.
(Lire l’article sur SciencesetAvenir.fr)
TAGS : Arctique, changements climatiques, permafrost, littoral, réchauffement climatique, érosion, côtes,
Un alliage de papier révolutionnaire pour l’électronique grand public
Lors du Salon International du Mobilier de Milan (Milan Furniture Fair), le groupe PEGA Consulting a présenté ce mois-ci de remarquables prototypes fabriqués à partir de leur nouveau matériau révolutionnaire, biodégradable, recyclable et réutilisable. Il s’agit d’un “alliage” de papier recyclé et de polypropylène (PP), susceptible d’être moulé par injection, comme un plastique ABS standard, de sorte qu’il peut être utilisé sans modification des chaînes de production existantes, pour fabriquer jusqu’aux parties les plus complexes des appareils d’électronique grand public.
Cet alliage Papier PP représente un progrès majeur par rapport au précédent matériau produit par PEGA, du fait de sa durabilité, de son bas coût, et de sa capacité à être moulé dans n’importe quelle forme. Des prototypes d’ordinateurs portables, présentés à Milan, suggèrent déjà le potentiel de ce matériau écologique. Par le passé, PEGA a déjà produit d’autres innovations notables pour l’industrie technologique, comme des composants pour ordinateurs portables faits à partir de matériaux à base de plantes tels que le bambou, l’acétate de cellulose ou l’acide polylactique.
(Lire l’article en anglais sur inhabitat.com)
TAGS : Mila, italie, bois, mobilier, technologie, matériau écologique, innovations, biodégradable, recyclage, prototypes, plastique, électronique, écologie, papier, composants, PEGA,
Plan d’ensemble des sous-sols d’Helsinki (vidéo)
Cette vidéo de CNN montre l’aménagement d’un centre de traitement de données dans les sous-sols d’Helsinki. C’est le centre de traitement de données le plus vert du monde. Les data centers sont très gourmands en énergie, et seule la moitié de l’énergie consommée par ces centres est utilisée par les serveurs eux-mêmes, l’autre moitié ne sert qu’à leur climatisation. Mais avec ce nouvel aménagement, le centre souterrain d’Helsinki a pu diminuer sa consommation d’énergie en refroidissant ses serveurs grâce à l’eau de mer. Et l’excédent de chaleur généré fournit de l’eau chaude et alimente le chauffage des habitations de la ville.
Le centre de traitement de données n’est qu’une partie d’un véritable monde souterrain, qui s’inscrit dans le plan d’ensemble d’aménagements et de constructions dans le sous-sol d’Helsinki, première ville à développer un projet d’une telle envergure. La ville compte déjà des centaines d’infrastructures souterraines et prévoit d’en construire d’autres. Cela va permettre d’éviter l’étalement urbain en surface, de libérer des espaces et de conserver la qualité de son environnement urbain.
Tags : Helsinki, data center, centre de traitement des données, électricité, énergie, économie d’énergie, infrastructures souterraines
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