Pays pauvres et lutte contre le réchauffement, UE, forêts, énergie à partir de l’eau, plastique, blanchiment des coraux
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partageons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée aux engagements des pays en voie de développement pour lutte contre le changement climatique, à la feuille de route de la Commission européenne pour réduire ses émission de gaz à effet de serre en même temps que notre facture énergétique, à la nécessaire protection des forêts pour préserver les ressources en eau, à une méthode inédite pour créer de l’énergie à partir de l’eau, à la pollution plastique dans les océans et à une vague de blanchiment importante des récifs coralliens en Asie et Océanie.
L’engagement des pays pauvres pour lutter contre le changement climatique
L’ONU a publié un résumé des engagements pris par les pays en voie de développement pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Tandis que les engagements des pays les plus industrialisés restent souvent vagues ou insuffisants, la problématique du changement climatique est prise très au sérieux par les pays qui risquent d’en être les premières victimes.
Le Costa Rica et les Maldives visent un bilan carbone neutre d’ici 2020. La République centrafricaine prévoit l’augmentation de sa surface forestière jusqu’à un quart de son territoire. L’Éthiopie détaille 75 projets, parmi lesquels des lignes de chemin de fer alimentés par des énergies renouvelables. La Côte d’Ivoire prévoit un plus grand recours à l’énergie hydraulique. La Mongolie programme des centrales solaires dans le désert de Gobi et promet d’équiper ses nomades de turbines éoliennes portables. Le Bhoutan s’engage à ne pas émettre plus de gaz à effets de serre que ce que ses propres forêts ne peuvent absorber. L’Argentine a rendu hors la loi les ampoules électriques anciennes et subventionne les énergies renouvelables.
Un grand nombre de ces projets très volontaristes sont néanmoins dépendants du Fonds vert voté lors de la conférence de Cancun pour financer l’adaptation des pays en voie de développement au changement climatique. (Lire les articles de Treehugger et Times of India, en anglais)
Collaboration entre le MIT et le groupe indien Tata pour créer de l’énergie à partir de l’eau
Le groupe indien Tata et des scientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont annoncé une collaboration pour un procédé inédit permettant de créer de l’énergie à partir de l’eau.
Il y a trois mois, Daniel Nocera, spécialiste renommé de l’énergie et de la chimie au MIT est parvenu à créer de l’énergie en trempant une lamelle de silicone couverte de cobalt et de phosphate dans de l’eau. La technique imite la photosynthèse en séparant l’hydrogène de l’eau pour créer de l’énergie à l’aide du soleil – une idée qui mobilise la recherche depuis des décennies. L’efficacité de la méthode dépasse celles les panneaux photovoltaïques actuels et a l’avantage de fonctionner avec des eaux usées, contrairement à des procédés d’électrolyse existants qui nécessitent de l’eau très pure.
Pour les partenaires Tata et Nocera, cette recherche pourrait permettre le développement d’une mini centrale, de la taille d’un réfrigérateur, qui pourrait apporter de l’énergie en milieu rural et fournir de l’électricité aux 3 milliards de personnes qui en sont actuellement dépourvus.
Pour l’instant, la technique n’en est qu’à ses débuts. Mais d’ici l’année prochaine, Daniel Nocera pense être capable de générer suffisamment d’énergie à partir d’une bouteille et demi d’eau pour alimenter une petite maison. De nombreuses questions techniques doivent encore être résolues avant une production à échelle industrielle, mais percer le « secret le mieux gardé des plantes » est un espoir important pour la problématique énergétique – et potentiellement le « jackpot » pour le géant industriel indien Tata. (Lire les articles de Fastcompany et de Livemint, en anglais)
L’Union Européenne peut gagner la bataille du climat d’ici à 2050
La Commission européenne vient de proposer une «feuille de route» pour la transition vers une économie sobre en carbone d’ici à 2050. Elle vise un double objectif : réduire la facture énergétique de l’Europe qui augmente tous les ans en raison du prix du pétrole et réduire ses gaz à effets de serre qui contribuent au réchauffement climatique.
L’Europe s’était engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici à 2020 et de 80 à 95% d’ici 2050. Même si des progrès ont été réalisés, au rythme actuel, la baisse des émissions ne dépassera pas 40% en 2050. Mais selon les calculs de la Commission, l’objectif est réalisable, avec un investissement de 270 milliards d’euros par an (2010-2050) et un rythme soutenu (-25% en 2020,-40% en 2030, -60% en 2040), mais sans percées technologiques majeures, ni changement de comportements importants. En revanche, plus on attend, plus les coûts seront élevés.
Les investissements doivent permettre de «décarboner» le secteur électrique et les transports, d’aider à la rénovation thermique des bâtiments, de favoriser l’émergence de réseaux intelligents. La Commission insiste notamment sur l’efficacité énergétique. L’ensemble des mesures permettrait de réduire la facture énergétique «de 175 à 320 milliards d’euros par an sur la période». (Lire l’article du Figaro)
Protéger les forêts pour préserver le cycle de l’eau
A l’occasion de l’année internationale des forêts et de la journée mondiale de l’eau, la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) a souligné l’importance des forêts dans la protection des ressources en eau des populations. Des pénuries absolues d’eau pourraient toucher 1,8 milliard de personnes d’ici 2025, et deux tiers de la population mondiale sont potentiellement menacés.
Les forêts piègent et stockent de l’eau, réduisent les effets des inondations, préviennent l’érosion du sol et régulent le niveau de la nappe phréatique. De nombreuses grandes villes du monde, telles que New York, Singapour, Djakarta, Rio de Janeiro ou Madrid doivent leur eau potable de qualité directement aux forêts. La FAO appelle à des efforts importants pour mieux protéger et développer ces espaces qui jouent « un rôle important dans l’alimentation en eau de millions d’habitants des mégapoles de la planète ». (Lire l’article de MaxiSciences)
Une hausse anormale des températures marines en Asie et Océanie met les coraux en péril
Cette année, de grandes quantités d’eau chaude ont provoqué le réchauffement de la mer de plusieurs degrés en Asie du Sud (Philippines, Myanmar, Malaisie) et dans l’Océan indien (Sri Lanka) et ont gravement endommagé les récifs coralliens. La dernière vague de mortalité des coraux remonte à 1998 et avait sérieusement affecté plus de 16% des coraux.
Les coraux se nourrissent d’algues microscopiques appelées zooxanthelles. Mais une élévation anormale de la température de l’eau de mer a provoqué une activité photosynthétique des zooxanthelles plus élevée que d’ordinaire. Cette hausse prolongée des températures a dépassé le seuil de tolérance des coraux, très sensibles, qui se sont mis à rejeter activement les algues. Ce phénomène s’appelle le blanchiment des coraux et c’est ce qu’ont observé des scientifiques australiens qui annoncent la plus grande vague de blanchiment depuis les 10 dernières années, entraînant la mort de nombreux récifs coralliens. La perte de ces algues microscopiques peut provoquer la mort partielle ou totale des colonies de corail, car cela entraîne le ralentissement des fonctions primaires des coraux : alimentation, croissance, capacité de reproduction etc. Les scientifiques ne se prononcent pas encore sur les dégâts subis par la Grande Barrière de corail en Australie, mais savent déjà que les récifs coralliens de la mer d’Andaman et de l’Océan Pacifique vont être atteints. (Lire l’article de notre-planete.info)
«La majorité des déchets retrouvés en mer sont jetés dans la rue»
La majorité des déchets retrouvés en mer sont des déchets plastiques et 80% proviennent de rejets terrestres. Leur très petite taille (p.ex. les cotons-tiges) leur permet de passer à travers les grilles des stations d’épuration. Les autres 20% sont directement abandonnés sur les plages ou rejetés en pleine mer.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée à 20 Minutes par Cristina Barreau, chargée de mission à la Surfrider Foundation Europe, qui a organisé une grande opération de nettoyage des plages en mars. Elle invite à prendre conscience que nos comportements au quotidien (jeter des objets dans les toilettes, dans la rue etc.) ont un impact direct sur la biodiversité et sur notre santé, car les déchets plastiques finissent par se décomposer en tout petits morceaux contenant ou transportant des produits chimiques (PCB, DDT) et qui sont absorbés par les poissons, intégrant ainsi toute la chaîne alimentaire.
Pour tenter de lutter contre la prolifération des déchets en mer, Cristina Barreau appelle à une répression plus forte et des amendes plus sévères en France où les déchets sont reconnus comme une pollution depuis la loi Grenelle II, ce qui n’est pas le cas au niveau européen. Une évolution de la réglementation au niveau de l’Europe est indispensable, de même qu’un comportement individuel plus responsable. (Lire l’article de 20 Minutes.fr /source infographie ici)
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