Femmes et sécurité alimentaire, fonte des glaces, pollution urbaine, tech et transports
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partageons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée au rôle que peuvent jouer les femmes agricultrices en faveur de la sécurité alimentaire, à la fonte accélérée des glaces en Arctique et Antarctique, à la floraison précoce du plancton en Arctique et au risque que cela représente pour l’ensemble de la chaine alimentaire, à l’impact sanitaire de la pollution dans les grandes villes européennes et aux possibilités que représentent les technologies de l’information et de la communication pour réduire l’empreinte écologique des transports.
Combler le fossé hommes-femmes dans l’agriculture pour augmenter la sécurité alimentaire
Selon un nouveau rapport de la FAO, l’égalité des sexes dans l’agriculture serait un puissant levier pour réduire la faim dans le monde et augmenter la production agricole. Actuellement, le rendement des parcelles exploitées par les femmes est inférieur à celui des hommes. Cela s’explique par un accès inégal à toutes les ressources telles que la terre, le bétail, la main-d’œuvre agricole, l’instruction, les services de vulgarisation, les engrais et la mécanisation. De plus, dans beaucoup de pays, les femmes n’ont pas les mêmes droits en ce qui concerne l’achat, la vente, l’héritage des terres ou encore l’ouverture d’un compte d’épargne ou d’un emprunt. La plupart du temps, les femmes occupent des emplois mal rétribués, saisonniers ou à temps partiel et sont moins bien payées que les hommes. Les femmes représentent 43% de la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement, une proportion qui va de 20% en Amérique latine à presque 50% en Asie de l’Est et du Sud-Est et en Afrique sub-saharienne. Outre leur travail agricole, elles sont sollicitées par toutes les tâches domestiques, les enfants et la recherche d’eau ou de bois.
Avec un accès égal à la terre, aux technologies, aux services financiers, à l’instruction et aux marchés, la production des exploitations agricoles gérées par les femmes dans les pays en voie de développement pourrait être augmentée de 20% à 30%. Cela signifie une augmentation de 2,5% à 4% de la production globale, avec pour résultat 12% à 17% de personnes sous-alimentées en moins dans le monde, soit 100 à 150 millions de personnes. Combler le fossé hommes-femmes dans l’agriculture permettrait en plus aux femmes d’augmenter leurs revenus. Des études ont montré qu’elles sont ensuite plus susceptibles de les réinvestir en faveur de la santé, la nutrition et l’instruction de leurs enfants.
Pour M. Jacques Diouf, directeur général de la FAO, « la parité hommes-femmes n’est pas seulement un noble idéal, elle est également cruciale pour le développement agricole et la sécurité alimentaire. Nous devons promouvoir l’égalité des sexes et l’habilitation des femmes dans l’agriculture afin de remporter de manière durable la lutte contre la faim et la pauvreté extrême ». Il poursuit : « Nous devons éliminer toute forme de discrimination à l’égard des femmes dans les législations, leur assurer un accès plus équitable aux ressources, adopter des politiques et des programmes agricoles soucieux de l’équité entre les sexes et faire entendre la voix des femmes lors des prises de décision, à tous les niveaux. Les femmes doivent être considérées comme des partenaires, œuvrant en faveur du développement durable, sur un pied d’égalité avec les hommes. » (Lire l’article sur GoodPlanet.info et sur Treehugger.com, en anglais )
Accélération de la fonte des glaces dans l’Arctique et Antarctique
Selon une étude publiée par des chercheurs dans le GRL (Geophysical Research Letters), faite à partir de prises de vue satellitaires et portant sur une vingtaine d’années d’observation, la fonte des glaces dans l’Arctique et l’Antarctique s’accélère nettement. Cela entraîne la diminution de la masse des glaces polaires, soit, sur la période de l’étude, en moyenne 36,3 milliards de tonnes de moins chaque année que l’année précédente. Cette perte de masse est maintenant plus importante que celle des glaciers et calottes glaciaires des montagnes. Les glaces polaires contenant beaucoup plus de glace que les glaciers de montagne, la fonte de leur masse va constituer la cause principale de la montée des eaux des océans, qui pourraient alors s’élever de 1,3 millimètres par an.
Cette augmentation du niveau de la mer risque d’être plus importante que prévue jusqu’à maintenant et pourrait avoir lieu plus tôt qu’envisagé dans les projections actuelles. Si cette accélération de la fonte des glaces aux pôles continue pendant les quarante prochaines années, la perte cumulée de glace en Arctique et Antarctique ferait monter les océans de 15 centimètres. Ce à quoi il faut ajouter 8 cm dus à la fonte des glaciers et calotte glaciaires des montagnes et 9 cm dus à la dilatation thermique des eaux, ce qui pourrait représenter au final une augmentation globale du niveau des océans de 32 centimètres d’ici 2050, selon les chercheurs. « Si les tendances actuelles persistent, les niveaux de la mer vont probablement être nettement plus élevés que ceux projetés par le Groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (Giec) en 2007 », explique Eric Rignot, l’un des principaux auteurs de cette étude, chercheur du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa à Pasadena (Californie). (Lire l’article sur GoodPlanet.info)
En Arctique, la floraison du plancton a 50 jours d’avance
Des chercheurs ont mis en évidence une nouvelle conséquence du réchauffement climatique en Arctique : la floraison précoce du phytoplancton. Des données satellitaires ont montré que l’apparition du phytoplancton se fait jusqu’à 50 jours plus tôt dans l’année : attendue vers septembre au début des années 90, elle se fait maintenant dès juillet. Cette floraison spectaculaire, visible de l’espace, est à la base de la chaîne alimentaire de l’océan. Le phytoplancton nourrit le zooplancton (krill et autres petits crustacés), qui à son tour nourrit les plus gros crustacés, poissons et mammifères marins, eux-mêmes base de l’alimentation des oiseaux marins, des ours polaires ou des phoques. Le cycle de reproduction est étroitement lié à l’apparition de la nourriture. La floraison trop précoce du plancton risque de créer un effet domino sur l’ensemble de cette chaîne, menacée d’effondrement.
50 jours est un changement majeur et significatif et il ne fait pas de doute pour les chercheurs qu’il soit lié au retrait plus précoce de la glace dans cette zone arctique, connue pour être particulièrement vulnérable au réchauffement. La surface couverte de glace y a diminué de 12% depuis le début des observations par satellite en 1979, une tendance qui s’accélère et qui est encore renforcée en été, où l’Arctique a perdu plus de 30% de sa glace durant les 30 dernières années. L’écosystème de l’Arctique est malheureusement peu étudié et l’évaluation des conséquences de la floraison précoce sur la chaîne alimentaire sera difficile, faute de données de référence. (Lire l’article en anglais dans le Washington Post)
La pollution de l’air dans les grandes villes européennes a des conséquences sanitaires désastreuses
Il ressort d’une étude scientifique publiée récemment que la pollution de l’air a un impact décisif sur la santé des populations urbaines. Cette pollution, principalement due au trafic automobile (camions et véhicules roulant au diesel) et aux systèmes de chauffage (combustion au bois, aciéries, cimenteries, centrales thermiques) augmente le taux de mortalité. Il existe deux types de polluants urbains particulièrement dangereux pour la santé : l’ozone, qui se forme le plus souvent en été lorsque les températures sont élevées (supérieures à 25%) et les particules fines, composées principalement de suie. Ces polluants sont à l’origine de maladies des voies respiratoires, pulmonaires et cardio-vasculaires et causent l’irritation des yeux. Dans le monde, on compte près de 2 millions de décès par an (dont 30 000 décès anticipés en France) directement liés à la pollution en milieu urbain. Déjà en 2005, la pollution atmosphérique faisait près de 400 000 décès prématurés en Europe, selon le programme « Air pur pour l’Europe ».
Aphekom (Improving Knowledge and Communication for Decision Making on Air Pollution and Health in Europe), en collaboration avec l’Institut de veille sanitaire (InVS) est un programme impliquant 12 pays en Europe, mené sur trois ans et portant sur les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique sur les populations de 25 grandes villes. Il est clairement établi que la proximité et la concentration des populations près des zones d’activités, des infrastructures de transports, des réseaux routiers et autres sources d’émission de pollution atmosphérique, nuit gravement à la santé. Les résultats de cette étude montrent que 39 millions d’habitants ont des niveaux de concentration en particules au-dessus du seuil préconisé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). En Europe de l’est, ce sont Bucarest (Roumanie) et Budapest (Hongrie) qui sont les plus touchées. Dublin (Irlande) et Stockholm (Suède) sont les plus épargnée. En France, Paris est dans la moyenne.
Cette situation a pour conséquence une baisse de l’espérance de vie d’environ deux ans (pour les personnes âgées de 30 et plus) et représente l’équivalent de 19 000 décès par an sur ces 25 grandes villes. Le coût des dépenses liées à cette situation (pathologies chroniques, asthme chez l’enfant, absentéisme, diminution de l’espérance de vie, etc.) est estimé à 31.5 milliards d’euros. Mais cette étude montre également que lorsqu’on applique la législation européenne visant à réduire le taux de dioxyde de soufre dans l’air et que l’on met en place la réglementation actuelle au niveau local, national et européen, cela entraîne d’importants bénéfices tant sur le plan de la santé des populations urbaines que sur le plan financier, grâce à la réduction des dépenses associées. Dans les 20 villes étudiées, on a pu prévenir 2 200 décès prématurés dont le coût est évalué à 192 millions d’euros. (Lire l’article sur notre-planete.info)
Un rapport anglais a étudié les capacités des nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) à améliorer l’impact environnemental des transports. De l’optimisation technique au changement de comportement des conducteurs en passant par la mise à disposition des informations sur des moyens alternatifs, les possibilités sont nombreuses pour influer sur nos modes de déplacements.
Grâce au télétravail, aux vidéoconférences et à des espaces virtuels, tels que Second Life, la nécessité de se déplacer peut être réduite. Les sites de covoiturage permettent d’augmenter le taux d’utilisation des véhicules. En Angleterre, la mise en place de voies dédiées au covoiturage a permis ainsi de passer de 1,35 à 1,51 passagers sur une autoroute. De nombreux sites permettent de calculer les temps de trajet ou l’empreinte écologique des différents modes de transports, invitant par là à délaisser la voiture pour un moyen plus efficace et moins polluant.
Au niveau de la conduite elle-même, certaines technologies peuvent induire un changement de comportement. Une régulation de vitesse automatique des véhicules ou la mise en place de caméras permettant de détecter la vitesse des conducteurs pourraient réduire les émissions de CO2. Des systèmes de navigation de plus en plus évolués se développent, comme la fonction trafic HD de Tomtom qui rapatrie les informations GPS sur un serveur pour calculer le trafic et le restituer aux conducteurs. Des systèmes d’éco-conduite, développés par exemple par Microsoft et Fiat, calculent le score d’éco-conduite du conducteur.
Un autre axe concerne l’amélioration du trafic. La mise à disposition en temps réel d’informations sur les places de parking permettrait d’éviter les 30 % de la circulation urbaine consacrée à la recherche de places pour se garer (source : Goodplanet).
Si les possibilités sont nombreuses, elles nécessitent la mise en place d’infrastructures nouvelles et une gestion des informations centralisée et en temps réel – ce qui peut également avoir un coût environnemental. La résistance des utilisateurs concernant l’utilisation de données privées est également un frein – légitime – à prendre en compte. (Lire l’article sur Green IT.fr)
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