Lampes solaires, efficacité énergétique, navette électrique, Ramsar #greenfr
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partageons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée aux lampes solaires individuelles qui changent la vie des communautés rurales au Kenya, à l’efficacité énergétique qui pourrait réduire la consommation d’énergie mondiale de 70%, à une interview avec le philosophe Dominique Bourg sur l’innovation verte, à la première navette électrique urbaine intelligente et aux 40 ans de la Convention Ramsar pour la protection des zones humides.
Au Kenya, des lampes solaires changent la vie des écoliers et des plus pauvres
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Au Kenya, grâce à des lampes solaires individuelles, créées par un ingénieux Kenyan de 25 ans, la vie de dizaines de milliers de personnes vivant dans des zones rurales du pays a changé. Se souvenant des nombreuses difficultés qu’il avait rencontrées dans son enfance pour faire ses devoirs sans électricité, le jeune Evans Wadongo réfléchit à la façon d’améliorer les conditions d’apprentissage des écoliers dans son village d’origine. Il met alors au point une première lampe solaire expérimentale, faite de quelques morceaux de métal récupérés, d’une puce solaire et d’une batterie rechargeable. « Je n’aurais jamais imaginé que cela marcherait aussi bien. Je voulais juste donner cette première lampe à ma grand-mère. » « J’ai commencé dans le village où j’ai grandi et j’ai vu des élèves du primaire qui ont pu ainsi aller au collège », raconte Evans.
Depuis 2004, près de 15 000 de ces lampes solaires individuelles ont été fabriquées et distribuées par son association SDFA (Développement durable pour tous les Kenyans) dans les villages les plus reculés. L’objectif est de distribuer jusqu’à 100 000 lampes solaires d’ici 2015. Avec son équipe de « Use Solar, Save Lives », il identifie les communautés rurales les plus pauvres et privées d’électricité, et leur propose les lampes solaires. Jenner David, vivant dans un petit village situé à 50 km de Nairobi témoigne : « Depuis que j’ai eu cette lampe, ma vie a changé. Avant j’utilisais une lampe à pétrole qui faisait beaucoup de fumée et me coûtait cher en pétrole ». Ses 5 enfants peuvent maintenant étudier le soir à la lueur de la précieuse lanterne.
Les lampes solaires aident à l’éducation des plus pauvres, réduisent les maladies respiratoires et oculaires liées à l’utilisation du pétrole et contribuent à la lutte contre la pauvreté dans les campagnes kenyanes. Le projet devrait être étendu à des pays voisins, parmi lesquels l’Ouganda. Evans envisage également de décentraliser la fabrication de ses lampes solaires pour fournir des emplois aux plus démunis. « Si chacun d’entre nous commençait à penser aux autres avant de penser à soi, le monde serait meilleur. » (Lire l’article de Goodplanet)
L’efficacité énergétique peut réduire la consommation d’énergie mondiale de 70%
De simples changements, tels qu’une meilleure isolation des bâtiments, pourraient réduire la demande mondiale en énergie de trois quarts, selon une nouvelle étude réalisée par l’université de Cambridge. Les discussions sur la réduction des gaz à effet de serre se concentrent le plus souvent sur la manière de produire une énergie plus propre, tout en restant à un niveau de consommation équivalent. Mais tandis que des nouvelles technologies vont mettre des années à percer, l’efficacité énergétique peut être améliorée dès à présent et avec des technologies et un savoir-faire existants.
Pour calculer les économies possibles, Julian Allwood et ses collègues, ont analysé les bâtiments, véhicules et industries et leur ont appliqué les meilleurs standards énergétiques. Parmi les changements nécessaires pour parvenir à ces économies, ils citent le triple-vitrage dans les bâtiments, l’isolation thermique des murs, l’utilisation de couvercles lors de la cuisson des aliments, l’élimination des chauffe-eau à réservoir, la réduction des températures des machines à laver et lave-vaisselle. Dans les transports, le poids des voitures devrait progressivement être limité à 300 kg.
Pour Julian Allwood, « il est peu probable de trouver une solution à la menace du réchauffement climatique uniquement du côté de la production d’énergie. Mais si nous pouvons réduire de façon significative notre demande en énergie, alors l’ensemble des options [pour la production d’énergies propres] deviennent plus réalistes. » Évidemment, l’ensemble des mesures ne pourront pas être prises du jour au lendemain. Néanmoins, les conclusions de cette étude ont des implications politiques fortes : Elle suggère que la majorité des investissements devraient concerner les bâtiments, véhicules et usines, plutôt que la production d’énergie elle-même. La politique énergétique devrait prendre en compte non seulement la manière dont l’énergie est produite, mais aussi la manière dont elle est utilisée. (Lire l’article du New Scientist, en anglais)
« L’innovation ne doit surtout pas se borner à une dimension technologique »
Dominique Bourg, philosophe et membre du Comité de Veille Écologique de la Fondation Nicolas Hulot, a été interviewé sur le sujet de l’innovation lors du colloque organisé par la Fondation fin 2010 sur le thème « Vers quelle prospérité ? Le monde économique au cœur de la métamorphose ».
Pour Dominique Bourg, l’innovation est nécessaire pour continuer à vivre dans un monde qui compte sept, bientôt neuf milliards d’hommes et où deux types de limites s’opposent aux activités humaines : d’un côté une tension croissante sur les ressources et de l’autre, une biosphère soumise à des heurts violents, avec des effets de franchissement de seuil (parmi lesquels le réchauffement climatique, l’acidification des océans, l’atteinte à la biodiversité, la destruction des sols etc.). Pour pouvoir vivre ensemble dans des conditions acceptables, l’innovation, y compris technologique, est donc indispensable.
Face aux discours sur la croissance et l’économie vertes, Dominique Bourg met néanmoins en garde contre une pensée monomaniaque et une fuite en avant technologique qui ne ferait que prolonger un modèle qui est déjà le nôtre, avec le développement de techniques de géo-ingénierie, un surcroît d’artificialisation, voir la réalisation de certains fantasmes trans-humanistes, tels que la fusion de cellules neuronales et de puces électroniques. Cette orientation uniquement technologique risque selon lui de mener à un monde cauchemardesque et ne fera que creuser les disparités sociales.
Pour le philosophe, l’innovation peut être d’un ordre différent, sociale, institutionnelle et économique notamment. Elle peut résider dans la création de nouveaux indicateurs par exemple ou dans l’élaboration d’une démocratie qui nous permette de mieux faire face au long terme. Elle peut consister en de nouveaux modèles d’affaires comme l’économie de fonctionnalité, où l’on va substituer la vente de l’usage d’un bien au bien lui-même, si bien que l’intérêt du producteur du bien est d’en multiplier les usages et non sa production.
Il existe toutes sortes d’innovations qui, combinées ensemble, peuvent faire un système qui ait un sens et qui soit solidaire. En ce sens, l’innovation ne peut pas être laissée à l’automatisme du marché ou de la compétitivité. Il faut que les innovations sociales et économiques s’inscrivent dans un cadre institutionnel, décidé par les hommes en fonction d’un dessein: vivre mieux ensemble, de façon plus juste, dans un monde qui est contraint. (Voir la vidéo sur CleanTech Republic)
La Rochelle va accueillir la première navette électrique urbaine intelligente
L’entreprise française Induct expérimentera bientôt son véhicule Cybergo, à conduite automatique, en plein cœur de La Rochelle. Cybergo est une navette intelligente qui fonctionne de façon totalement autonome en énergie, sans chauffeur et qui peut accueillir 6 à 8 personnes. Ce qui fait la particularité de Cybergo, c’est sa capacité à se diriger seul, sans pilotage extérieur, grâce à quatre lasers à chaque coin de la navette qui disposent d’un angle de perception de 90 degrés chacun permettant ainsi d’éviter les angles morts. Sa vitesse maximale sera de 18 km/h, une vitesse non létale en cas d’incident.
La recharge des batteries de la navette, destinée à un usage en continu, se fera par induction, une méthode inédite et qui nécessite une infrastructure spécifique : La navette cache sous son plancher une plaque reliée à des batteries dites de super capacité. Des plaques similaires sont posées sur le sol et reliées à une borne elle-même reliée au réseau. Lorsque la navette passera au-dessus de ces plaques, elle s’alimentera automatiquement en électricité par biberonnage, sans aucun contact.
La législation interdit aujourd’hui la circulation de ce type de véhicules sur les routes classiques. Cybergo sera donc utilisé dans les zones piétonnières en complément des transports existants pour les derniers kilomètres ou dans des zones à accès restreint comme les aéroports ou les parcs d’attraction. La Rochelle, qui a déjà voté un arrêté municipal autorisant la circulation de cet OVNI des transports, fournira l’environnement physique, tandis que l’INRIA fournira les algorithmes et la société Induct le véhicule. (Lire l’article d’Innovcity)
40e anniversaire de la convention Ramsar sur les zones humides
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La Convention sur les zones humides d’importance internationale, appelée Convention de Ramsar, fête ses 40 ans cette année. Adoptée dans la ville iranienne de Ramsar en 1971, la convention est un traité intergouvernemental pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. C’est le seul traité international portant sur un écosystème en particulier et couvrant toutes les zones géographiques de la planète. 160 pays adhèrent à cette convention, 1912 sites ont été désignés zones humides d’importance internationale à ce jour.
La Journée mondiale des zones humides est célébrée tous les 2 février depuis 1997 dans le but de rappeler l’importance de ces milieux et les enjeux socio-économiques et culturels qui leurs sont associés. Les services rendus par cet écosystème sont nombreux : les services d’approvisionnement (les produits issus de ces milieux comme la nourriture, l’eau douce, les fibres, les matériaux de construction, les combustibles) ; les services de régulation (régulation du climat, de l’hydrologie, des pollutions et la prévention d’événements naturels exceptionnels tels que les inondations et les sécheresses ; les services culturels (les bénéfices immatériels attachés à ces milieux comme la spiritualité et le religieux, l’esthétique, le récréatif et l’éducatif) ; les services d’auto-entretien (l’ensemble des services nécessaires pour tous les autres services fournis par les écosystèmes, comme la biodiversité, la formation des sols, le cycle nutritif et la pollinisation). Les zones humides stockent un cinquième du carbone mondial et jouent de ce fait un rôle primordial dans la lutte contre le changement climatique.
En 2011, déclarée Année internationale des forêts par les Nations Unies, la journée a été placée sous le signe des forêts : « Les forêts : vitales pour l’eau et les zones humides ». Comme d’autres types de milieux humides, les forêts humides sont de plus en plus menacées par des activités non durables. (Le site de la Journée mondiale, le site de la Convention Ramsar)
2 commentaires
[…] This post was mentioned on Twitter by N. Quester-Séméon and tatiana f salomon, Sacha Quester-Séméon. Sacha Quester-Séméon said: RT @leshumains: [Blog HA] Lampes solaires, efficacité énergétique, navette électrique, Ramsar http://ht.ly/3RhGU #greenfr #greentech […]
Je vous écris depuis le Cameroun, et j’ai été impressionné du témoignage et le génie de l’ingénieur Kénian qui a réfléchi pour mettre sur pied un projet pour sa communauté à savoir les Lampes solaires individuelles.De ce fait, je souhaite savoir si nous ici au Cameroun on peut bénéficier de votre expertise afin de résoudre les problèmes de nos communautés à travers une commercialisation de vos produits dans notre pays. Je vous remercie de votre bonne compréhension et je crois que mes doléances feront écho.
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