Crowdsourcing et climat, design contre pauvreté, avions et reforestation #greenfr
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partageons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée à un projet participatif anglais pour retracer l’évolution du climat du siècle dernier, à des innovations et du design pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres, à un logiciel pour suivre en temps réel le climat en Afrique, à une carte interactive des pollutions en Europe et à un projet de reforestation à l’aide de vieux avions militaires.
Le crowdsourcing pour retracer l’évolution du climat du siècle dernier
Un projet inédit de ‘crowdsourcing‘ vient d’être lancé au Royaume-Uni. Le site OldWeather, réunissant institutions et universités, demande à des bénévoles britanniques de passer en revue les journaux de bord de la Royal Navy, pour avoir une vision plus claire des données météorologiques du siècle dernier.
La plupart des données passées, utilisées dans les modèles climatiques actuels, proviennent des stations terrestres. Or, des données extrêmement précises sur les conditions météorologiques en mer étaient consignées dans les journaux de bord des navires. Mais écrits à la main et extrêmement nombreux, ils ne peuvent être exploités par une seule équipe de scientifiques voir des ordinateurs. Le crowdsourcing, c’est-à-dire la participation de nombreux bénévoles qui prennent en charge une petite partie du travail, permet de considérablement accélérer le processus. Les participants choisissent un navire et retranscrivent, page par page, les données concernant la situation géographique et les données météorologiques sur une interface interactive, illustrée par une GoogleMap, qui retrace le parcours du navire. Actuellement, les journaux de 238 navires sont suivis, couvrant la période de 1905 à 1929.
Selon le docteur Peter Stott, responsable au Service de météorologie du Royaume-Uni, « ces données historiques sont vitales, car elles nous permettent de revoir nos modèles de surveillance du climat de la Terre : si nous parvenons à déterminer comment la météo se comportait dans le passé, nous pouvons alors mieux préparer le futur ». (Lire l’article de Maxisciences ici, voir l’ensemble des vidéos de OldWeather ici, en anglais)
Le salon du design de Barcelone en octobre a été l’occasion de présenter plusieurs créations du programme D-Lab du MIT (Massachusetts Institute of Technology) qui visent à améliorer les conditions de vie dans des communautés pauvres. Ces innovations ont pour cahier des charges d’être peu coûteuses, de nécessiter peu de maintenance et d’être réalisées avec des matériaux faciles à trouver localement. Comme l’indiquait l’orateur, leur succès dépend d’une approche de co-création avec les populations concernées. L’expérience de terrain du D-Lab montre qu’une fois le processus de création engagé dans une communauté, d’autres idées et innovations émergent.
Parmi les innovations présentées :
- Un incubateur qui permet de vérifier la qualité de l’eau et la présence de micro-organismes, sans besoin d’électricité et de laboratoire sophistiquée. Il a été adopté par une ONG spécialisée dans l’eau pour les pays en voie de développement ;
- Une chaise roulante à levier qui s’adapte à des terrains difficiles dans le Tiers Monde et dont la fabrication peu coûteuse est uniquement faite à partir des pièces de vélos ;
- Une méthode de fabrication de charbon de bois à partir des déchets agricoles et qui nécessite uniquement un vieux baril en métal pour transformer 16kg de déchets en 4kg de briques de charbon. Elle a été expérimentée en Haïti où elle évite la pollution des foyers, la déforestation d’un pays qui a perdu quasi toute sa couverture forestière et procure un revenu supplémentaire aux familles pauvres.
- Un décortiqueur de maïs en métal, qui économise plus de 100 heures de travail manuel par an aux femmes.
(Lire l’article de Treehugger ici, en anglais)
Un logiciel pour anticiper les sécheresses en Afrique
Un nouveau logiciel développé pour la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) permettra de suivre en temps réel l’évolution du climat en Afrique sub-saharienne. Le but premier de ce programme, intitulé Africa Risk View, est d’anticiper les sécheresses avant même qu’elles ne soient ressenties pour pouvoir prendre les mesures adéquates à temps.
Le programme met en relation des données sur les récoltes ainsi que sur les précipitations, recueillies par satellite, avec le nombre d’habitants par région dépendants de l’agriculture pluviale. La combinaison de ces données génère des cartes, colorées en fonction de la situation, alarmante ou pas, et qui sont ajustées en temps réel tout au long de la saison agricole. La plateforme, conçue pour un usage par des non-spécialistes, sera mise à disposition des gouvernements et des ONGs qui pourront anticiper les besoins d’aide selon les régions.
Au-delà de son utilité dans les prévisions immédiates, la plateforme permettra aussi de suivre les évolutions climatiques à moyen terme en Afrique sub-saharienne et de les réinjecter dans les modèles climatiques globaux. La plateforme est encore en test, mais des simulations sur des données de la dernière décennie montrent des résultats correspondant avec une précision de 90% au nombre de personnes ayant effectivement eu besoin d’assistance suite à des sécheresses passées. (Lire l’article sur le site de la FAO ici, en anglais)
Cartographier les pollutions en temps réel en Europe
Grâce à un projet de recherche financé par l’UE et intitulé INTAMAP (pour « Interoperability and Automated Mapping »), des cartes en temps réel de la pollution de l’air, du sol et de l’eau sont désormais disponibles pour les citoyens. Un logiciel de spécifications libre permet d’établir des cartes de contours qui montrent non seulement l’emplacement exact des zones polluées mais aussi l’origine et la destination de la pollution. La spécificité de ce programme est l’application de méthodes dites d’«interpolation», grâce à laquelle la carte montre ce qui se passe entre les lieux de mesure et donne donc une idée plus précise. Ces cartes actualisées en temps réel ont été conçues comme des outils d’aide à la décision pour les pouvoirs publics, pour s’attaquer aux causes de la pollution ou décider d’une évacuation. Elles peuvent également être utilisées par des particuliers pour estimer p.ex. le niveau de pollution sur leur itinéraire quotidien. Le logiciel open source accepte également des données extérieures et peut générer des cartes à la demande.
Des chercheurs d’Autriche, de Belgique, d’Allemagne, de Grèce, des Pays-Bas et du Royaume-Uni ont travaillé sur le projet qui a bénéficié d’un financement de l’UE de l’ordre de 1,8 million d’euros. Les applications de la recherche dans le domaine des TIC au service des citoyens et des entreprises d’Europe sont un élément clé de la stratégie numérique pour l’Europe adoptée par la Commission en mai 2010. «Le projet INTAMAP est un bon exemple de la manière dont la recherche peut aider à améliorer la vie quotidienne en Europe» a déclaré Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la stratégie numérique. (Lire les articles ici, ici et ici)
De vieux avions militaires recyclés pour planter 900 000 arbres par jour ?
Utiliser de vieux avions militaire pour replanter des forêts, telle est l’idée pour le moins originale d’un ancien pilote de ligne anglais, reprise récemment par deux sociétés, l’une militaire, l’autre forestière, Lockheed Martin and Aerial Forestation Inc. Elles espèrent la commercialiser auprès d’entreprises qui souhaitent compenser un empreinte carbone importante.
Selon leur porte-parole, les possibilités pour la reforestation seraient énormes : A la place des bombes ou des mines, les avions pourraient déverser des cônes, contenant des jeunes pousses d’arbres, qui se plantent dans le sol selon un schéma prédéterminé. Au lieu d’exploser, les cônes se dissolvent et, comportant de l’engrais et de l’humidité, les pousses peuvent prendre racine. En bombardant 3 000 cônes à la minute sur une zone déboisée, cela pourrait aboutir à 125 000 arbres par sortie et 900 000 arbres en un jour. Un rendement qui serait autrement plus important qu’une plantation manuelle par les hommes. (Lire l’article sur Treehugger ici, en anglais)
1 commentaire
quand chaque graine plantee a la terre et au ciel s’abandonne
il est sur que de beaux fruits sont avenir
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