Réchauffement à 4 C°, record historique de chaleur, ONU-Femmes, nappes de plastique et extinction des fleurs
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée à l’augmentation de la température mondiale au-dessus de 4 C° si l’on maintient les objectifs d’émissions actuels, aux records de chaleur de 2010 depuis le début de la mesure en 1880, à la création d’ONU-Femmes pour accélérer la lutte contre les inégalités, à la découverte de débris de plastique dans les mers reculées de l’Antarctique et à la menace d’extinction de 25% des plantes à fleurs.
Selon une étude, le monde va vers une augmentation de la température moyenne de près de 4 C°, si l’on cumule les promesses actuelles de réductions des gaz à effet de serre des différents pays. A Copenhague, les chefs d’États de 192 pays avaient convenu que la hausse de la température ne doit pas dépasser 1.5 à 2 C°, par rapport à la température moyenne terrestre depuis la Révolution industrielle. Mais six mois plus tard, le Climate Interactive Scoreboard a réalisé une évaluation des promesses de réductions des émissions de plus de 60 pays, parmi lesquels les grands pays industrialisés, et indique que le monde chemine vers un doublement de l’augmentation annoncée en 2100. Une autre étude, par l’Institut du Climat à Potsdam en Allemagne, affirme qu’il n’y a pratiquement aucune chance que les pays parviennent à limiter leurs émissions pour atteindre l’objectif de moins de 2 C° et que l’augmentation sera plus probablement de 3,5 C° à la fin du siècle. Les deux études soulignent que les engagements actuels promettent une situation meilleure que le statut quo, qui lui aboutirait à une hausse des températures de 4,8 C°, mais qu’ils sont néanmoins largement au-dessus de l’objectif de 2 C°.
Selon les évaluations du GIEC, à 4 C°, la production mondiale de nourriture baissera, il y aura des extinctions d’espèces à grande échelle et la disparition quasi totale de la couverture glacière du Groenland, ce qui signifie une hausse du niveau de la mer de 2 à 7 m sur le long terme. Avec l’augmentation de la température, les inondations, érosions, canicules, sécheresses, pollutions de l’eau, ainsi que les problèmes de santé et de malnutrition vont également accroître.
La plupart des organismes internationaux, tels que le PNUD, ont estimé que l’on pouvait atteindre les objectifs de 2 C° avec les promesses de réductions actuelles, bien que l’issu dépendrait encore des mesures prises après 2020. Mais pour de nombreux chercheurs, les estimations à la hausse sont inquiétantes et ils considèrent que les réductions qui seront discutées à la conférence de Cancún fin 2010 ne sont pas assez ambitieuses et la période après 2020 insuffisamment préparée.
Pour de nombreux observateurs, ces prévisions sont particulièrement alarmantes, dans la mesure où l’objectif de 2 C° était établi sur la base de recherches indiquant que les risques de changements majeurs, critiques pour la survie humaine, ne seraient alors que « bas à moyens ». Depuis, une révision des recherches par l’Académie des Sciences américaine suggère que dès 2 C°, les risques sont importants dans tous les domaines, impliquant des événements climatiques extrêmes, une large distribution des menaces à travers le monde et la mise en péril de certains écosystèmes. (Lire l’article dans le Guardian ici, en anglais)
Les cinq premiers mois de 2010 fracassent les records de chaleur
Selon un rapport du Centre national des données climatiques américain, les cinq premiers mois de l’année 2010 ont été les plus chauds jamais enregistrés depuis le début du relevé des températures en 1880. La température combinée de la terre et des océans de janvier à mai a affiché 0,68 degré Celsius de plus que la moyenne du XXe siècle, précise l’institut météorologique. Les mois de mars, avril et mai en particulier ont enregistré des températures jamais atteintes auparavant, en moyenne supérieures de 0,73 degré Celsius au siècle précédent.
Le réchauffement était particulièrement sensible au Canada, dans le nord des États-Unis, dans le sud du Groenland, en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Ouest, en Sibérie, dans le sud de l’Australie. En mai, la banquise de l’Arctique a fondu 50% plus vite qu’habituellement à cette époque. A l’inverse, des conditions météorologiques plus fraîches que la normale ont été observées dans le sud-est des États-Unis, en Asie centrale et en Europe de l’Ouest. L’Allemagne a ainsi connu son mois de mai le plus froid depuis 1991. Et la mer de glace de l’Antarctique était 7,3% plus étendue que la moyenne de 1979 à 2000. (Lire l’article sur Cyberpresse ici)
[Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=J-gqJAsXiKQ&feature=player_embedded]
Une nappe de débris plastiques bientôt en Antarctique ?
Les plus grandes parties des océans du monde restent inexplorées, mais plus on explore, plus on est forcé de constater que les déchets de notre société du jetable ne disparaissent pas, mais restent dans la mer pour de longues années. Les continents de plastique découverts récemment dans le Pacifique et l’Atlantique l’illustrent parfaitement.
Maintenant, des expéditions conduites à la fois par la British Antarctique Survey et Greenpeace ont révélées des pollutions par des débris de plastique dans des coins aussi reculés que les mers Davis et Durmont D’Urville en Antarctique et des emballages en plastique ont été trouvés dans la mer d’Amundsen. Seule bonne nouvelle, cette pollution reste pour l’instant en surface et n’a pas encore atteint les profondeurs des eaux de l’Antarctique. Mais pour les chercheurs, cela risque de ne pas durer. Dans un communiqué, ils écrivent : « Le fond marin entourant le continent Antarctique est probablement le dernier environnement de notre planète que ne soit pas atteint par le plastique. Mais des morceaux flottants sur la mer d’Amundsen annoncent que cela va changer. Notre connaissance couvre maintenant toutes les mers du globe, mais il en va de même de notre legs en terme de pollution. » (Lire l’article sur Discovery News ici, en anglais)
L’ONU-Femmes créée pour promouvoir l’autonomisation des femmes
L’Assemblée générale de l’ONU a voté début juillet à l’unanimité la création d’ « ONU Femmes », pour accélérer la réduction des inégalités de genre et développer l’aide en faveur des femmes et des jeunes filles. La nouvelle entité sera le résultat de la fusion entre plusieurs programmes et fonds déjà dédiés à l’égalité des genres et a vocation de les renforcer et non de les remplacer. « Je suis reconnaissant envers les États Membres pour avoir franchi cette étape pour les femmes et les jeunes filles du monde entier », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. « L’ONU Femmes va stimuler les efforts de l’ONU afin de promouvoir l’égalité de genre et éradiquer les discriminations dans le monde », a-t-il ajouté.
Des progrès ont été faits, avait indiqué Ban Ki-moon, notamment dans la scolarisation des jeunes filles ou dans l’implication des femmes dans la vie économique et commerciale. Mais les inégalités restent profondément ancrées dans chaque société. Les femmes sont encore sous-représentées dans les sphères de décision politique. La mortalité maternelle constitue une véritable honte. « L’ONU Femmes répondra à plusieurs défis et se concentrera sur deux rôles essentiels : d’abord, soutenir les institutions et structures intergouvernementales dans la formulation des politiques globales, des standards et des normes et deuxièmement, aider les États membres à mettre en œuvre ces standards en fournissant un soutien technique et financier aux pays qui en font la demande », a précisé la Vice Secrétaire générale de l’ONU, Asha-Rose Migiro. (Lire les articles sur PopulationData et Le Monde)
Plus de 25% des fleurs menacées d’extinction
Plus d’une plante florale sur quatre risque de disparaître, dont un grand nombre avant même d’être découvert, tel est le résultat d’une étude de la Royal Society anglaise. Ce constat est similaire à d’autres, établis sur d’autres espèces par l’IUCN (l’Union internationale pour la protection de la nature), qui estime qu’un cinquième des mammifères, un tiers des amphibiens et un huitième des oiseaux risquent l’extinction totale en raison de l’impact de l’activité humaine sur la nature.
L’étude visait d’abord à énumérer le nombre de plantes à fleurs : 352 000 sont connues des botanistes et ils estiment l’existence d’environ 35 à 70 000 fleurs supplémentaires. Ces espèces encore inconnues se concentrent fort probablement dans les « hauts lieux de la biodiversité », ces endroits menacés et peu étendus, mais qui comportent un nombre important d’espèces endémiques. Le rapport cherchait également à évaluer les menaces, qui vont de la perte de l’habitat en raison de l’agriculture intensive ou de l’urbanisation à des causes indirectes telles que la baisse du niveau d’eau ou la pollution.
Publiée en cette année internationale de la biodiversité, l’étude s’inscrit dans un contexte où l’on commence à reconnaître la valeur des services naturels rendus à l’homme par la nature, qui va de la protection face aux inondations et de la médecine jusqu’à son ressourcement spirituel. « Les plantes sont la base de toute vie sur Terre et pratiquement toutes les autres espèces en dépendent ; si vous les éliminez, vous éliminez tout le reste au-dessus », rappelle David Robert, un des co-auteurs de l’étude à l’Université de Kent. (Lire l’article du Guardian ici, en anglais)
1 commentaire
depuis 12 000 ans nous sommes dans une période interglaciaire, et cela va encore continuer pendant une dizaine de milliers d’années. Par contre, nous n’aurons pas de pétrole pour une durée aussi grande et il convient de préparer les peuples aux révolutions qui se préparent avec la chute de la civilisation basée sur ce pétrole. Le changement climatique a bon dos, et il a le dos large.
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