L’évolution en 60 secondes, main d’œuvre digitale, réfugiés climatiques, intelligence des dauphins
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée aux conditions de travail dans lesquelles sont fabriqués nos équipements informatiques, aux réfugiés climatiques du Bangladesh, aux déclarations du président du GIEC, Rajendra Pachauri, à l’intelligence des dauphins constatée lors de nouvelles études et à l’évolution de la Vie sur Terre… en 60 secondes.
Vidéo – L’évolution de la Vie en 60 secondes
Rapportée à la durée d’une minute, cette vidéo figure l’évolution de la vie sur terre.
Les dauphins sont trop intelligents pour être encore appelés animaux, selon des scientifiques
Les dauphins sont considérés comme l’espèce la plus intelligente après l’homme par les scientifiques. Des études récentes ont montré des comportements de communication semblables aux humains et une intelligence plus évoluée que celle des chimpanzés.
Ces études montrent que les dauphins ont des personnalités propres, une forte conscience d’eux-mêmes et la capacité à penser le futur. Les Grands dauphins (ou Tursiops) sont capables de se reconnaître dans un miroir et d’inspecter des parties de leur corps, capacité que l’on croyait jusque là réservée aux hommes et aux grands singes. Ils sont également capables d’utiliser un langage symbolique rudimentaire. Ce sont des animaux culturels, dans le sens qu’un nouveau comportement peut être copié d’un individu à l’autre et qu’ils savent coopérer.
Des études anatomiques confirment que leur cerveau comporte de nombreuses caractéristiques associées à une intelligence évoluée. La taille de leur cerveau, et plus important, la taille relative par rapport à celle de leur corps, les place directement derrière l’homme. La structure de leur cortex, avec des plis caractéristiques, est également favorable à l’émergence de l’intelligence complexe.
En ce sens, les chercheurs soulignent qu’il est moralement inacceptable de garder ces animaux dans des parcs d’attraction ou de les tuer accidentellement pendant la pêche, comme c’est le cas pour 300 000 baleines, dauphins et marsouins tous les ans. Ils considèrent que les dauphins sont qualifiés pour obtenir un statut de personne non humaine qui nous oblige moralement envers eux. (Lire l’article ici, en anglais)
« Main d’œuvre digitale » (documentaire vidéo)
Ce documentaire présente les conditions de travail de la main d’œuvre lors de la fabrication et du recyclage de nos équipements informatiques. Il décrit le circuit économique mondial, dans lequel la sous-traitance joue un rôle primordial. Elle s’est développée avec l’émergence des ordinateurs personnels (PC), la standardisation et la concurrence toujours plus féroce entre les marques qui a entraîné une baisse de prix et une pression excessive sur les producteurs. Véritable atelier du monde de l’industrie électronique, la Chine est au centre de ce système globalisé. La ville de Shenzen, ville dortoir des travailleurs de l’électronique, a vu sa population passer de 300 000 à 12 millions de personnes en quelques années. Travailleurs migrants, ils vivent dans des conditions précaires, sans protection sociale, sans contrats de travail. Souvent en contact avec des produits toxiques, ils développent des maladies professionnelles, rarement reconnues et prises en charge. Pour remédier à cette situation, les marques doivent endosser la responsabilité de l’ensemble du circuit de production, y compris chez les sous-traitants, et garantir des conditions socialement et écologiquement responsables. L’Europe et notamment les collectivités ont un rôle important à jouer en exerçant une pression en ce sens.
La vidéo a été réalisée en 2007 par les ONG PC Global et SETEM dans le cadre de la campagne Procure IT. Le sous-titrage en français a été récemment ajouté à la demande du blog GreenIT. (Voir la vidéo ici)
Les réfugiés climatiques du Bangladesh dans l’incapacité de retourner chez eux
Fuyant des catastrophes climatiques, tels que le cyclone Sidr en 2007, de nombreux habitants du sud du Bangladesh se retrouvent coincés dans la capitale Dakah, sans espoir de retour, faute de moyens. La moitié des habitants y vivent dans des bidonvilles dans des conditions déplorables. Les trafics d’enfants et les incendies criminels sont monnaie courante dans ces baraquements, faits de tôle et de plastic, infestés de cafards, construits le long des chemins de fer ou des rivières. Malgré des initiatives locales, peu d’enfants sont scolarisés, obligés de travailler ou de garder les plus jeunes à la maison.
Dhaka est la mégalopole qui croît le plus rapidement au monde. Au moins 12 millions de personnes y habitent et 400 000 personnes supplémentaires y affluent tous les ans. Mais comme le reste du Bangladesh, elle n’est située que quelques mètres au-dessus du niveau de la mer et est elle-même régulièrement touchée par des inondations et des cyclones. Le WWF la compte parmi les villes les plus vulnérables au changement climatique après Djakarta et Manille.
De tout temps, des personnes ont quitté la campagne pour gagner leur pain dans les grandes villes. Mais alors que ces migrations étaient souvent saisonnières et que les personnes retournaient pour la saison des plantations dans leurs villages et ramenaient de l’argent, elles deviennent désormais définitives. Des tempêtes et inondations plus importantes, l’érosion et la destruction des terres arables par l’eau salée de la mer laissent les habitants sans terre et sans ressources.
Souvent fermiers avec des revenus modestes mais stables, plus de 3 millions de personnes ont été ainsi déracinées suite à la dégradation de leur terre d’origine ou des désastres climatiques. Ils se sentent pris au piège, les maigres revenus gagnés en ville ne leur permettant plus de retourner, si toutefois leur village n’a pas été détruit par les flots. De nombreuses familles ont ainsi été éclatées.
Contrairement à ce que l’on pensait auparavant, ces migrations climatiques ne se dirigent pas vers les grandes mégapoles internationales. « Les réfugiés climatiques ont tout perdu, dit Rabab Fatima, représentante de l’Organisation internationale des migrations pour l’Asie du Sud. Ils n’ont pas d’argent pour un déplacement important. Ils migrent vers le prochain village, la prochaine ville et finalement vers la capitale. »
Le Bangladesh et d’autres pays fortement touchés par le changement climatique doivent recevoir des aides par le fonds de 100 millions de dollars approuvé à la conférence de Copenhague. Mais les aides les plus importantes n’arriveront qu’en 2020. (Lire l’article ici, en anglais)
Voir aussi :
Bangladesh: Rising tides force climate migration (video)
Study: Few climate refugees leave their countries
Rajendra Pachauri : Le scepticisme climatique va augmenter la détresse des pauvres du monde
Rajendra Pachauri, président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), au titre duquel il a reçu le prix Nobel de la paix avec le vice-président américain Al Gore, s’est exprimé dans le Guardian quelques semaines après la fin de la conférence sur le climat de Copenhague.
Selon Pachauri, des lobbies puissants sont susceptibles de devenir particulièrement actifs dans les mois à venir et de faire tout ce qui est dans leur pouvoir pour empêcher tout progrès vers un accord légalement contraignant à Mexico à la fin de l’année 2010. « Ceux qui sont opposés aux mesures contre le changement climatique font actuellement des heures sup’ pour retarder l’action le plus possible », dit-il. Bob Ward, directeur de la communication au Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment confirme que cette activité accrue est déjà observable. Ces lobbyistes des sociétés pétrolières, unis à l’aile politique la plus conservatrice, utilisent « des méthodes mises au point par l’industrie du tabac pour travestir leurs intentions réelles à travers des déclarations inexactes et trompeuses sur les incertitudes scientifiques. »
Pour Pachauri, « il ne fait aucun doute que la connaissance et la science vont finir par triompher, mais tout retard dans la réduction des gaz à effets de serre va empirer les impacts du changement climatique et renforcer la détresse des régions les plus vulnérables, qui comptent aussi les communautés les plus pauvres de la terre. »
Concernant l’affaire des e-mails hackés de l’université d’East Anglia, il rappelle que les allégations faites sur leur base s’avèrent incorrectes et que leur contenu n’affecte d’aucune manière les conclusions de scientifiques sur le changement climatique. Il réfute également des accusations le concernant, sur des fonds qu’il aurait perçus à titre personnel pour des travaux pour des sociétés privés. « C’est le même groupe de climato-sceptiques qui étaient actifs de l’autre côté de l’Atlantique, qui se sont maintenant donné la main pour m’attaquer personnellement. » Ce n’est pour lui qu’une illustration supplémentaire de l’activisme des lobbies, déclarant que tout revenu qu’il aurait pu percevoir pour du conseil a immédiatement été versé à son institut.
Il en appelle à la société civile et demande davantage d’action et des pressions plus importantes sur les gouvernements pour réduire les émissions des GES cette année. La société doit agir, non seulement pour être responsable à son niveau, mais aussi pour créer une pression sur les gouvernements. Si ce mouvement à la base n’est pas élargi et intensifié, les États ne parviendront probablement pas à réduire les écarts qui persistent entre eux. Pour Pachauri, il devient de plus en plus clair que «la diffusion du savoir et la prise de conscience du grand public sont un moteur essentiel pour la transformation qui est nécessaire pour conduire la société humaine vers un modèle de développement plus durable.» Comme le montre très clairement le dernier rapport du GIEC, «l’action contre le changement climatique ne supporte plus ni retard ni négation.» (Lire les articles ici et ici, en anglais)
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