Conférence de Copenhague, prévisions climatiques, TheClimatePool, datas centers verts, Iran personnalité de 2009 de TIME ?
Revue de liens hebdomadaire reprenant les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses. Cette semaine, la revue de lien est consacrée aux enjeux du sommet de Copenhague, aux nouvelles prévisions sur le climat, à la collaboration des agences de presse sur Facebook à l’occasion du COP15, à l’élection de la personnalité de l’année 2009 du Time Magazine et aux data centers utilisés comme moyen de chauffage en Scandinavie.
COP15 : Un sommet plus important que Yalta !
Selon l’écrivain Bill McKibben, l’avenir de l’humanité dépend des 12 jours de la 15e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP15 du 7 au 18 décembre). Si on ne parvient pas à limiter le changement climatique, les conséquences s’étendront sur des dizaines de milliers d’années et les générations à venir. Mais cette fois, le monde en développement a ses propres exigences et il sera donc beaucoup plus difficile de parvenir à un accord à Copenhague que cela n’avait été le cas à Kyoto. A Copenhague, les dirigeants n’ont plus vraiment le choix : il s’agit de conclure un traité pour maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2 °C et la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère à 450 ppm [parties par million]. Quand les négociations d’après Kyoto avaient commencé, on ne pensait pas que 1 °C suffirait à causer de vrais dégâts, mais on sait aujourd’hui que c’est le cas. En 2007, l’Arctique s’est mis à fondre à une vitesse inattendue (trente ans d’avance sur les prévisions scientifiques les plus pessimistes), après une augmentation de la température mondiale de « seulement » 0,8 °C, soit un peu moins de la moitié des 2 °C. Quelques mois après la fonte brutale des glaces, les climatologues les plus éminents ont donné un nouvel objectif : 350 ppm.
James Hansen, de la NASA, et son équipe ont publié une série d’articles montrant que toute concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère supérieure à ce chiffre n’est pas compatible avec « une planète similaire à celle où la civilisation s’est développée et à laquelle la vie sur Terre est adaptée ». Parvenir à fixer une concentration de 350 ppm n’est pas impossible. Cela n’empêchera pas que la planète et ses habitants subissent les conséquences dévastatrices du changement climatique déjà à l’œuvre, mais cela éviterait la catastrophe, le point de non retour. A Copenhague, il faudra viser une solution, pas un accord. (Lire l’article ici)
Les projections du Giec de 2001 revues à la hausse
A moins de 15 jours du sommet sur le climat, des chercheurs ont publié un rapport spécial, intitulé Diagnostic de Copenhague (The Copenhagen Diagnosis), qui révèle que la dégradation du climat est plus forte que prévue par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec) dans ses dernières projections. Selon ce rapport de l’Institut de recherche sur les impacts du changement climatique de Potsdam, qui regroupe les données scientifiques actuelles disponibles, réunies par des scientifiques du climat les plus réputés au monde, les prévisions du 4ème rapport du GIEC (2007) sont largement dépassées. Le rapport indique clairement que le réchauffement global d’ici la fin du 21ème siècle se situerait dans la partie haute des hypothèses les plus pessimistes, si le monde ne fait un effort significatif de modération des émissions de gaz à effet de serre.
Parmi les dernières découvertes depuis 2007 :
– Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique perdent de plus en plus de masse, contribuant à une accélération de la montée du niveau des mers.
– En Arctique, la banquise a reculé au-delà de ce qui avait été prévu par les modèles climatiques. Par exemple, l’étendue de glace de mer ayant fondu au cours des étés 2007 à 2009 était de 40% supérieure à la projection moyenne prévue par les modèles dans le dernier rapport du GIEC.
– Le niveau de la mer a monté de plus de 5 centimètres au cours des 15 dernières années, soit une élévation de 80% supérieure à celle des projections de l’avant-dernier rapport du GIEC en 2001.
– En 2008 les émissions de dioxyde de carbone par les combustions fossiles ont été d’environ 40% supérieures à celles de 1990. Si les émissions n’augmentent pas au-delà des taux actuels, le monde aura quand même émis, d’ici 20 ans, la quantité globale de gaz à effet de serre qu’il faudrait ne pas dépasser pour limiter le réchauffement global à 2 °C.
Sans atténuation significative, le « réchauffement climatique moyen global pourrait atteindre 7°C d’ici 2100» indique le rapport, qui conclut que «les émissions globales doivent diminuer rapidement au cours des cinq à dix prochaines années si nous souhaitons que le monde ait une chance raisonnable d’éviter les impacts les plus dramatiques du changement climatique.» «Dans tout juste 20 ans, le monde aura raté l’occasion d’avoir une chance raisonnable de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C. » (Lire les articles ici et ici)
Les agences de presse créent un pool commun sur Facebook pour le sommet de Copenhague
Onze agences de presse internationales ont lancé une page Facebook pour interagir avec les lecteurs à travers le monde lors de la conférence sur le climat des Nations Unis. Intitulée TheClimatePool, elle réunit l’Agence France-Presse (AFP), l’ANP des Pays-Bas, The Associated Press, l’APA d’Autriche, APcom d’Italie, Canadian Press, la dpa en Allemagne, Kyodo du Japon, Lusa du Portugal, Press Association du Royaume Unis et RIA de Russie, sous l’égide de Minds International, un réseaux international d’agences de presse.
La page, en anglais, couvrira les discussions de la conférence et ses coulisses, des liens vers les publications des médias internationaux, et intégrera du contenu multimédia, des articles de blogs et Twitter. Cette collaboration inédite des agences a pour but de susciter la conversation entre les lecteurs et les journalistes du monde entier, experts dans ce domaine. « Le sommet de Copenhague va affecter la vie de millions de personnes et il est susceptible d’attirer l’attention des lecteurs de news partout à travers le monde », indique Wolfgang Nedomansky, directeur de MINDS. Pour le directeur de l’AFP, Philippe Massonnet, « cette expérience doit montrer que les agences du monde entier peuvent coordonner leurs efforts pour servir une mission commune d’information de haute qualité. » (Lire l’article ici, en anglais)
Times Magazine : Qui sera élu Personnalité de l’année 2009 ?
Comme chaque année, le magazine américain Time va désigner la personnalité de l’année 2009. Cette année, dans une liste de 10 candidats établie par l’hebdomadaire, figure le peuple iranien : celui des manifestants descendus dans les rues contre l’élection d’Ahmadinejad. Leur volonté de se battre pour ce en quoi ils croient, leur courage et leur détermination face à la très violente répression qu’ils ont subie du régime en place, ont ému le monde entier. La mort tragique de Neda Agha-Soltan, tuée lors de ces manifestations, est devenue le symbole de leur mouvement et a montré jusqu’où pouvait aller le régime du guide suprême Khamenei et du président Ahmadinejad pour garder le pouvoir.
Vous pouvez voter en ligne ici pour élire les manifestants iraniens personnalité de l’année 2009, ou pour une personnalité à choisir dans le classement établi par l’hebdomadaire. (Lire l’article ici, en anglais)
Des data centers pour chauffer les villes
A Helsinki, la chaleur d’un tout nouveau data center sera utilisée pour produire de l’eau chaude et chauffer les foyers de la capitale à partir de janvier 2010. La Finlande et d’autres pays d’Europe du Nord utilisent de plus en plus la chaleur perdue des centres de données pour chauffer de l’eau pompée à travers ces systèmes, qui est ensuite réintroduite dans les systèmes de chauffage urbain. « Une proportion considérable du chauffage de la capitale peut être produite par l’énergie thermique dégagée par les centres de données », explique Juha Sipila, chef de projet à Helsingin Energia.
Les data centers, tels que ceux utilisés par Google, représentent déjà 1% de la consommation d’énergie mondiale et leur besoin s’accroît constamment, approchant le niveau de pays tels que l’Argentine ou les Pays-Bas. Un data center moyen utilise seulement 40-45% de son énergie pour ses calculs, le reste ne sert qu’à refroidir les machines. Il pèse 30% de la facture énergétique de certaines entreprises. L’innovation scandinave permet d’inverser la donne et d’en faire un élément actif de l’informatique verte.
« L’enjeu est aussi de taille pour les fournisseurs des data centers, car le coût électrique pour maintenir et refroidir les serveurs va dépasser le coût des serveurs eux-mêmes, estime le directeur d’un centre de recherche. Mais ils ne peuvent résoudre le problème à eux tout seuls et doivent nouer des partenariats avec des experts en gestion d’énergie dans les collectivités. » «L’écologie est un argument de vente important, mais les économies sur la facture l’est tout autant », estime le directeur commercial du nouveau data center de Helsinki, qui pourra déduire plus 375 000 euros par an de sa facture énergétique. (Lire l’article ici, en anglais, et ici)
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