Choses vues : limite du consumérisme, Amazonie et GPS, révolution verte en Chine (revue de liens)
Chaque semaine, retrouvez dans un billet de synthèse, les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés, la semaine passée. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses.
« Le consumérisme a atteint ses limites », Interview de Bernard Stiegler, philosophe
Pour Bernard Stiegler, philosophe et essayiste, la crise actuelle est beaucoup plus grave qu’une crise économique, elle sonne comme la fin de « l’American way of life » et annonce l’émergence de nouveaux modèles de croissance, comme celui de l’économie contributive. « C’est la crise d’un modèle, celui du consumérisme, qui atteint aujourd’hui ses limites. » Contrairement au modèle fondé sur le productivisme, le consumérisme est une forme de capitalisme. Ce modèle détourne tous les désirs du consommateur vers les objets de consommation, alors règne la consommation addictive, fondée sur la satisfaction immédiate des pulsions. Le résultat est que la société de consommation ne devient plus productrice de désirs mais de dépendances. D’autres modèles commencent à se développer avec la révolution numérique. Sur Internet, il n’y a ni des producteurs ni des consommateurs, mais des contributeurs. On entre dans la nouvelle logique de l’économie contributive, qui repose sur des investissements personnels et collectifs et qui crée une autre forme de valeur. Même si à l’heure où tout s’écroule, tout est fait pour empêcher le vieux monde et des vieux acteurs de disparaître. La mutation de nos économies est donc inéluctable… Les États doivent s’engager à accompagner la mutation de nos économies. Mais toute activité ne peut être monétisable : il faudra imaginer une nouvelle fiscalité, développer de nouveaux indicateurs, inventer de nouvelles formes de rémunération. Bref, bâtir un modèle de vraie croissance contre la mécroissance qu’est le consumérisme. (Lire l’article ici)
Recharger son téléphone portable en pédalant
Deux étudiants kenyans espèrent mettre sur le marché un appareil qui permet aux cyclistes de charger leurs téléphones portables. Jeremiah Murimi et Pascal Katana, étudiants en électrotechnique à Nairobi, indiquent qu’ils souhaitent que leur « smart charger » [chargeur intelligent], alimenté par une dynamo, aide les personnes vivant dans les zones rurales sans électricité. Les gens doivent parcourir de longues distances pour aller faire charger, pour un coût de deux dollars, leurs téléphones grâce à des batteries de voiture ou des panneaux solaires. On estime que quelque 17,5 millions de Kenyans, sur une population de 38,5 millions de personnes, possèdent un téléphone portable, contre 200 000 en l’an 2000. Au Kenya, les vélos sont vendus avec des dynamos qui produisent de l’énergie en se frottant à la roue arrière, pour alimenter les phares. « La dynamo peut être connectée au chargeur du téléphone portable », expliquent les deux étudiants. « C’est très cher ces jours-ci de faire charger un téléphone, j’espère que le nouveau chargeur sera plus économique, sachant qu’une fois qu’on l’a acheté, les choses deviennent plus facile et il n’y a plus de dépenses », explique Jeremiah Murimi. « Une organisation non gouvernementale dans l’ouest du Kenya en a commandés 15 afin de voir si l’appareil est populaire en milieu rural », indique-t-il. Le Conseil national pour la science et la technologie du Kenya a apporté son soutien au projet et les étudiants espèrent trouver un moyen pour lancer une production à grande échelle de leur chargeur intelligent. (Lire l’article ici, en anglais)
Sauver l’Amazonie avec Google Earth et la cartographie par GPS
Pour les Indiens surui, vivant dans la forêt amazonienne, les toutes nouvelles armes pour lutter pour la survie de leur tribu sont des ordinateurs portables, des cartes satellites et des GPS. Dans un premier temps, il s’agit de relever un maximum d’informations (relevés topographiques, faune, flore, écosystèmes etc.) pour créer des cartes très documentées sur les richesses historiques, culturelles et naturelles du territoire occupé par les Indiens. Armés des toutes dernières technologies, Google Earth et GPS, ils peuvent ainsi défendre plus efficacement les frontières de leur immense territoire ancestral. Ces cartes sont une ethno-cartographie du paysage culturel amazonien, tout y est reporté : les villages occupés et inoccupés, les territoires de chasse, les champs de bataille historiques, les sites sacrés, les lieux de reproduction des animaux et les matériaux et plantes utiles à la survie de la tribu (plantes médecinales, bois pour les embarcations, pour les flèches, miel etc). L’association ACT (Amazon Conservation Team) apporte sa connaissance aux Indiens pour leur apprendre à utiliser ces nouveaux outils. Google Earth s’engage à prendre des images satellites à haute résolution de l’Amazonie, qui seraient gérées par les membres de la tribu grâce à l’Internet. Ceci leur permettrait de surveiller le déboisement illégal de leur réserve de 250 000 hectares et de porter plainte auprès du gouvernement. Et aussi de lutter contre les dommages causés par les intérêts économiques tels que exploitations minières légales et sauvages, la déforestation, l’élevage de bétail, les invasions, les barrages et ainsi garantir la survie de leur peuple et la bio-diversité unique de la forêt. « Les hommes blancs avaient la bible pour enseigner à leurs enfants qui étaient leurs ancêtres. Nous avons maintenant nos cartes pour apprendre notre histoire à nos enfants. » (Lire l’article ici, en anglais)
Une révolution verte dans les campagnes chinoises
Selon CNN, une grande révolution verte est en marche en Chine, transformant la vie des villageois en réduisant la pauvreté et en améliorant la santé. Zhang Chengui, chef d’un village dans la province chinoise du Yunan, a installé un chauffe-eau solaire, un four à faible consommation d’énergie, une citerne de collecte d’eau de pluie ainsi qu’un système lui permettant de transformer les déchets humains et animaux en gaz propre pour cuisiner, s’éclairer et se chauffer. Cet exemple montre qu’en utilisant une énergie alternative et une stratégie de préservation de l’environnement, il a pu diminuer sa consommation en bois de chauffage et ainsi passer moins de temps à chercher du bois (l’équivalent de 100 jours de travail par an pour lui et sa famille). Le temps libre gagné ainsi a été mis à profit pour travailler et cultiver ses champs et il a triplé ses rentrées annuelles. Cela a aussi permis à Zhang d’envoyer ses enfants au collège. C’est grâce au CREED (Environment Programme’s China Rural Energy Enterprises Development) que de telles initiatives sont possibles, le but étant la réduction de la consommation de bois à usage domestique de 75% dans les campagnes chinoises pour libérer les paysans du temps passé à collecter le bois, réduire les effets nuisibles sur la santé de la combustion du bois, de la pollution que cela engendre et ainsi s’attaquer à certaines des racines de la pauvreté. D’ici fin 2007, plus de 26,5 millions de foyers dans les campagnes chinoises utiliseront ces nouvelles méthodes et outils, sauvant ainsi l’équivalent de 44 millions de tonnes de CO2. (Lire l’article ici, en anglais)
Développement d’une voiture électrique qui se recharge en dix minutes
Les étudiants du MIT (Massachusetts Institute of Technology) sont en train d’élaborer une gamme de véhicules électriques capables de réaliser les mêmes performances que les voitures à essence. Modèles qui peuvent atteindre une vitesse de plus de 160 km h sur une distance de 320 kilomètres et complètement rechargeable en 10 minutes chrono ! Leur objectif est de créer une voiture capable de l’emporter sur les voitures à essence essence d’ici 2010. Bien que la technologie soit en constante amélioration, l’équipe a encore besoin de brancher le véhicule à une source d’électricité capable de générer 350 kW pour recharger en 10 minutes – c’est suffisamment d’électricité pour alimenter près de 20 maisons à la fois. L’équipe prévoit de tester ces véhicules en août. Vous pouvez suivre la progression de ce projet en allant sur leur blog. (Lire l’article ici, en anglais)
Moins de nuages et accélération du réchauffement
Une étude menée dans le nord-est du Pacifique montre que le réchauffement climatique, notamment celui des eaux océaniques, étalé sur plusieurs décennies, fait baisser la couverture nuageuse, ce qui induit un réchauffement accru. Une prédiction plus fiable du changement climatique mondial doit passer par une meilleure connaissance de l’effet des nuages de basse altitude sur le climat. Ces nuages peuvent en effet faire obstacle au rayonnement solaire et donc avoir un effet « refroidissant » sur le climat mondial. La disparition des nuages laisse le champ libre aux rayons solaires qui contribuent à augmenter un peu plus la température des eaux, ce qui altère à nouveau la qualité de la couverture nuageuse. Cet effet rétroactif positif est, selon les chercheurs, mal intégré dans les modèles climatiques qui pourraient donc être erronés. Dans un article publié dans la revue Science, les auteurs ont testé les principaux modèles climatiques et trouvé qu’un seul reproduisait bien cette rétroaction positive. (Lire l’article ici)
Les humains brillent dans le noir
Des caméras ultra sensibles révèlent que le corps humain émet de petites quantités de lumière, trop faibles cependant pour être détectables à l’œil nu. Cette lumière est 1000 fois plus faible que ce que l’œil peut percevoir. D’incroyables images de « corps humains luisants » ont été faites par des scientifiques japonais, les toutes premières images jamais réalisées de la « bioluminescence » humaine. Les résultats de leurs recherches montrent que la lumière émise suit un cycle de 24 heures : c’est tard dans l’après-midi que les émissions sont les plus fortes et tard dans la nuit qu’elles sont les plus faibles. Les plus importantes partent des joues, du front et du cou. Étonnamment, les régions à plus fortes émissions lumineuses ne correspondent pas aux régions les plus brillantes sur les images thermiques. La bioluminescence est un effet des réactions métaboliques, communes à toutes les créatures, dues à des processus hautement réactifs, produits par la respiration des cellules qui interagissent avec des lipides et protéines flottant librement. Il en résulte des molécules « excitées » qui peuvent réagir avec des éléments chimiques appelés fluophores et émettre ainsi des photons. Alors que les applications pratiques de cette découverte sont difficiles à imaginer, on ne peut s’empêcher de se demander quelle sera la prochaine surprise que le corps humain nous réserve. (Lire l’article ici en anglais)
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