Choses vues : Changement climatique, biodiversité, pauvreté, glaciers, croissance verte en Corée, ours polaires (revue de liens)
Chaque semaine, retrouvez dans un billet de synthèse, les infos les plus pertinentes diffusées par Twitter par l’équipe des Humains Associés, la semaine passée. Chaque jour, nous partagerons des liens de sources diverses.
Le changement climatique menace 50 ans de lutte contre la pauvreté (Oxfam)
Dans un nouveau rapport lancé quelques jours avant le G8, Oxfam international prévient que sans actions concrètes et immédiates, les nombreux impacts du changement climatique réduiront à néant 50 ans de lutte contre la pauvreté. En présentant à la fois les données scientifiques les plus récentes et les expériences des membres d’Oxfam international auprès de communautés dans près de 100 pays, le rapport « Le coût humain du changement climatique » met en avant l’impact qu’a aujourd’hui le changement climatique sur l’ensemble des questions liées à la pauvreté et au développement : la faim, la santé, l’eau, les catastrophes naturelles, les déplacements de populations. « Alors que le changement climatique et la sécurité alimentaire sont à l’ordre du jour du G8, la France et ses partenaires doivent s’engager sur un accord global sur le climat, centré sur les besoins des populations les plus pauvres du monde. 150 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour financer la réduction des émissions. Il est urgent que les pays du G8 remplissent leurs engagements et démontrent qu’ils prennent au sérieux la question de l’adaptation », rappelle Romain Benicchio, chargé de programme pour Oxfam France – Agir ici. De plus, on évalue entre 1,5 milliards et 2 milliards de dollars les besoins d’adaptation urgents dans les pays pauvres d’ici à 2012. Toutefois, le fonds pour les pays les moins avancés (PMA), qui centralise les contributions, a reçu à ce jour moins de 200 millions de dollars de promesses de financement, dont 15 millions par la France. (Lire l’article ici)
L’extinction des espèces vivantes n’a même pas été ralentie
La biodiversité se réduit à un rythme cent à mille fois plus rapide que lors des grands effondrements du passé, dénonce l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN). C’est le tableau le plus exhaustif de l’état de la biodiversité planétaire, brossé tous les quatre ans par UICN. Le diagnostic se fonde sur l’observation de 45 000 espèces animales et végétales, réunies sur une «Liste rouge» qui, au fil des ans, s’est imposée comme une référence. C’est un petit échantillon : les experts estiment qu’il existe 15 millions d’espèces, dont 1,8 million seulement ont été décrites. Sur 45 000 espèces, 16 928 sont menacées d’extinction, soit un oiseau sur huit, un mammifère sur quatre et un amphibien sur trois. Quant aux espèces menacées utilisées par l’homme pour son alimentation ou pour la médecine traditionnelle, la situation est encore plus critique. Les auteurs du rapport ont par ailleurs essayé d’évaluer l’impact futur du changement climatique. Si la plupart des espèces de la Liste rouge sont sensibles au réchauffement, un plus grand nombre d’espèces seront gravement touchées par la transformation de leur environnement. «L’étendue des espèces sensibles a de quoi faire frémir», observe Jean-Christophe Vié, l’auteur principal du rapport. Aujourd’hui, la destruction des habitats liée à la poussée urbaine et à l’intensification de l’agriculture, la surexploitation et la présence d’espèces invasives restent les principales causes de l’érosion de la biodiversité. (Lire l’article ici)
La récession a fait basculer 90 millions de personnes dans l’extrême pauvreté
Selon un rapport des Nations Unies, la récession mondiale a fait augmenter le nombre des personnes en situation d’extrême pauvreté jusqu’à 90 millions et avertit qu’une réduction de l’aide pourrait provoquer encore plus de famine et de maladies. Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies a dit que les populations les plus pauvres sont celles qui ont déjà le plus souffert de la crise économique et il exhorte les pays les plus riches à ne pas couper leur budget d’aide. Les conséquences de la crise économique mondiale touchent aussi les populations dites à haut risque qui nécessitent des soins et pourraient affecter la vie de 3,4 millions de personnes à cause de la difficulté d’accès aux soins et aux traitements antiviraux. Les programmes de prévention pourraient aussi être touchés, ce qui augmenterait le nombre de nouvelles personnes atteintes par des maladies comme la méningite, la dengue et autres, ce qui, à terme, pourrait coûter plus cher. Les moyens pour s’attaquer aux épidémies de maladies infectieuses se font rares et au final, même les pays dont la population est en bonne santé pourraient être exposés à des risques de santé publique. Selon ce rapport, nous sommes de nos jours touchés par un plus grand nombre de maladies infectieuses comme jamais nous l’avons été dans l’histoire. Selon les Nations Unies, il y a cette année entre 55 et 90 millions de personnes de plus que ce qui était prévu avant l’effondrement de l’économie, qui vivent dans l’extrême pauvreté. Ban Ki-moon a aussi ajouté qu’il était très important, entre autres, de continuer les programmes qui permettent d’améliorer le taux de natalité et de s’attaquer à la faim et malnutrition infantile, estimant que dans les pays en voie de développement plus d’un quart des enfants souffrent de malnutrition. (Lire l’article ici, en anglais)
Groenland : le glacier d’Ilulissat victime du réchauffement climatique
Inexorablement la fonte du glacier d’Ilulissat, le Sermeq Kullajeq, classé au patrimoine mondial de l’humanité, dans l’ouest du Groenland, s’accélère sous l’effet du réchauffement climatique, deux fois plus rapide dans l’Arctique que sur le reste de la planète. Il est « l’exemple le plus visible et le plus frappant du changement climatique ». Le glaciologue Shfaqat Abbas Khan, expert des glaciers du Groenland à l’institut spatial du Danemark, ajoute que « beaucoup des glaciers du Groenland fondent à un rythme plus ou moins rapide, et même un accord ambitieux au sommet (du climat) à Copenhague en décembre (sur une réduction significative des gaz à effet de serre dans le monde), ne pourrait pas stopper cette évolution.» Les conséquences de cette accélération du dégel des glaciers entraîneraient une augmentation du niveau des océans « beaucoup plus élevée que les estimations du panel du climat de l’ONU qui prévoyait une hausse comprise entre 18 et 59 cm d’ici 2100 ». « Si le dégel des glaciers du Groenland s’étendait au reste de l’île, le niveau des mers augmenterait entre 1 et 1,5 m à la fin du siècle. » « Le réchauffement climatique brise peu à peu extrémité du glacier qui déverse 85 millions de tonnes de glace par jour, cavalant dans le fjord à une vitesse de 30 à 40 mètres par jour », rapporte le glaciologue. Les scientifiques américains ont eux aussi constaté son état maladif, indiquant en 2008 que sa bordure n’avait jamais été aussi loin à l’intérieur des terres en 150 ans d’observation. (Lire l’article ici)
La Corée du Sud investit 63 millions d’euros dans la croissance verte pour sortir de la crise, soit 2% de son PIB pendant 5 ans
À l’origine, il s’agissait surtout de réduire la facture énergétique du pays, qui importe 97 % de l’énergie qu’il consomme, rappelle Kang Sun-jin, professeur à la prestigieuse Korea University. Mais aujourd’hui c’est devenu une cause nationale. «Le vert pour sortir du rouge», résume un slogan. La Corée du Sud espère contenir le recul de son PIB à 1,5 % cette année et elle compte sur cette fameuse croissance verte pour limiter les dégâts. Une dizaine de grands projets vont être lancés, depuis l’aménagement des fleuves jusqu’à la voiture propre, en passant par les transports publics et les énergies alternatives. En cinq ans, le gouvernement compte créer 1,8 million d’emplois nouveaux et il calcule que l’expérience va lui rapporter entre 102,5 et 116 milliards d’euros. Le gouvernement va proposer d’une part des incitations fiscales aux entreprises pour qu’elles investissent dans les économies d’énergie. D’autre part, il va mettre sur pied dans les prochains mois une expérience pilote de 600 villages verts destinés à tester en grandeur réelle les vertus de l’écologie. Mais la Corée du Sud ne compte pas s’arrêter là. Elle a prévu de porter l’ensemble de ses investissements de recherche et de développement à 5 % de son PIB en 2012. Un seuil qui représenterait alors un record absolu dans le monde. (Lire l’article ici)
Les ours polaires victimes du réchauffement climatique (vidéo)
Les ours polaires sont menacés d’extinction par le réchauffement climatique qui réduit à néant les bases même de leur habitat, la banquise. Privés de bancs de glace flottants sur la mer qui leur servent de plateforme de chasse et de repos, ils sont affaiblis et meurent de faim voir de noyade. La protection des ours blancs exige des mesures globales contre le changement climatique.
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Photos :
Rusty Stewart
1 commentaire
J’apprécie beaucoup vos billets hebdomadaires.
Je trouve que ces synthèses sont un excellent apport
d’informations précieuses sur les bouleversements que nous sommes en train de vivre, bouleversements qui malheureusement ne sont pas toujours connus et qui méritent vraiment de l’être.
Merci pour ce travail.
Félix
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