Jour de la Terre / Aimé soit qui terre y pense
Campagne d’affichage gracieuse nationale des Humains Associés (France, 1990)
La Spiritualité, la Plus Haute Forme de Conscience Politique
Le message des Hau de no sau nee au monde occidental.
Les Hau de no sau nee, ou Confédération iroquoise des Six Nations, ont existé sur cette terre depuis le commencement de la mémoire humaine. Notre culture est parmi les plus anciennes continuant à exister dans ce monde. Nous nous souvenons encore des premiers actes du comportement humain. Nous nous souvenons des instructions originelles des Créateurs de la Vie à cet endroit que nous appelons Etenoha, Mère Terre. Nous sommes les gardiens spirituels de cet endroit. Nous sommes les Ongwhehonwhe, le Peuple Réel.
Au commencement, on nous a dit que les êtres humains qui marchent sur la terre ont été dotés de tout ce qui est nécessaire à la vie. On nous a appris à nous apporter de l’amour les uns aux autres, et à avoir un grand respect pour tous les êtres de la terre. On nous a montré que notre vie existe grâce à la vie de l’arbre, que notre bien-être dépend de la vie végétale, que nous sommes les proches parents des êtres à quatre pattes. Selon nous, la conscience spirituelle est la forme la plus achevée de la politique.
Notre politique est un mode de vie. Nous pensons que toutes les choses vivantes sont des êtres spirituels. Les esprits peuvent s’exprimer sous forme d’énergie traduite en matière. Un brin d’herbe est une forme d’énergie exprimée en matière: la matière-herbe. L’esprit de l’herbe est cette forme invisible qui produit les espèces d’herbes et elle nous est manifestée sous la forme de l’herbe réelle.
Toutes les choses du monde sont des choses réelles, matérielles. La création est un phénomène vrai et matériel, et elle se manifeste à nous à travers la réalité. L’univers spirituel, alors, se manifeste à l’homme sous la forme de la Création, la Création qui soutient la vie. Nous pensons que l’homme est un être réel, une partie de la Création, et que son devoir est de soutenir la vie en union avec les autres êtres. C’est pourquoi nous nous appelons Ongwhehonwhe – le Peuple Réel.
Les instructions originelles nous recommandent, à nous qui marchons sur la terre, d’exprimer un grand respect, une grande affection et de la gratitude envers tous les esprits qui créent et soutiennent la vie. Nous saluons et exprimons notre reconnaissance aux nombreuses choses qui soutiennent notre vie: le blé, les haricots, la bouillie, les vents, le soleil. Lorsque les gens cessent de respecter et d’exprimer leur gratitude pour toutes ces choses, alors toute vie commence d’être détruite, et la vie humaine sur cette planète touche à sa fin.
Nos racines sont profondes dans les terres où nous vivons. Nous avons grand amour pour notre pays, car le lieu de notre naissance est là. Le sol est riche des os de milliers de nos ancêtres. Chacun de nous fut créé sur ces terres, et c’est notre devoir d’en prendre grand soin, car de ces terres jailliront les futures générations des Ongwhehonwhe. Nous marchons avec un grand respect, car la terre est un lieu très sacré.
Nous ne sommes pas un peuple qui demande ou exige quoi que ce soit des créateurs de la vie, mais au contraire, nous remercions et sommes reconnaissants de ce que toutes les forces de la vie sont en permanence en travail. Nous comprenons profondément notre relation à toutes les choses vivantes. A ce jour, les territoires qui nous restent sont remplis d’arbres, d’animaux et de tous les autres dons de la Création. En ces lieux, nous recevons encore notre nourriture de notre Mère la Terre.
Nous avons remarqué que tous les peuples de la Terre ne montrent pas le même respect pour ce monde et les êtres qu’il porte. Le peuple indo-européen qui a colonisé nos terres, a montré très peu de respect pour les choses qui créent et soutiennent la vie. Nous pensons que ces peuples ont cessé de respecter le monde depuis longtemps. Il y a plusieurs milliers d’années, tous les peuples du monde croyaient en la même façon de vivre, celle de l’harmonie avec l’univers. Tous vivaient en accord avec la nature.
Il y a environ 10 000 ans, des peuples parlant les langues indo-européennes vivaient dans une région connue aujourd’hui sous le nom de Steppe de Russie. A cette époque, ils étaient un peuple naturel qui vivait de la terre. Ils avaient développé l’agriculture et on dit qu’ils avaient commencé à domestiquer les animaux. On ignore s’ils furent le premier peuple au monde à domestiquer les animaux. Les nomades qui vivaient de chasse et de cueillette dans cette région ont probablement acquis des animaux chez les peuples agriculteurs, et adoptèrent alors une économie basée sur l’élevage des animaux.
L’élevage et le parcage des animaux marquèrent une altération profonde dans la relation des humains avec les autres formes de vie. Ce fut une des vraies révolutions de l’histoire de l’humanité. Avant l’élevage, les humains dépendaient de la nature pour la reproduction du monde animal. Avec l’arrivée de l’élevage, les humains assumaient les fonctions qui avaient depuis toujours été celles des esprits des animaux. Quelque temps après cet avènement, l’histoire enregistre les premières manifestations de l’organisation sociale appelée patriarcat.
La région comprise entre le Tigre et l’Euphrate constituait anciennement le territoire de différents peuples ayant en commun la langue sémite. Le peuple sémite fut parmi les premiers à développer les techniques d’irrigation. Ce développement conduisit à la construction des premières villes. La manifestation des eaux, autre forme de vie spirituelle, fut une nouvelle façon pour l’homme de développer une technique qui remplaçait une des fonctions de la nature.
A l’intérieur de ces cultures, s’élabora une organisation sociale hiérarchisée. Ces anciennes civilisations engendrèrent l’impérialisme, en partie à cause de la nature même des cités. Les villes sont évidemment une concentration de population. Bien que très importantes, elles sont de telle nature qu’elles doivent importer des régions environnantes les besoins matériels nécessaires à une telle concentration. Cela signifie que le monde naturel doit être assujetti, vidé de son contenu et exploité dans l’intérêt de la cité. Pour organiser ce processus, le monde sémite développa très tôt des codes de loi. Ils développèrent également l’idée du monothéisme pour servir de modèle spirituel à leur organisation matérielle et politique.
Une bonne partie de l’histoire ancienne raconte les combats entre les peuples indo-européens et sémites. Pendant plusieurs millénaires, les deux cultures s’affrontèrent et se mélangèrent. Au cours du second millénaire avant J.C., certains indo-européens, plus particulièrement les Grecs, adoptèrent la pratique de bâtir des cités, et ainsi commença le processus qu’ils nommèrent “civilisation
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