Temps nouveau !
Nous vivons un temps à la fois prodigieux, douloureux et tragique, où toutes les structures du monde sont remises en question, et qui ressemble fort à une fin des temps.
Partout dans le monde, on voit renaître les plus farouches nationalismes et le communautarisme exclusif, à un moment où devrait au contraire se dessiner un réel universalisme. Il faut donc une certaine audace, en de telles circonstances, pour ne vouloir affirmer qu’un seul parti pris, celui de l’être humain. Un humanisme au-delà de tous les « ismes », où seule compte l’appartenance à l’espèce humaine !
C’est appeler à résister à cette culture de division, d’affrontements et de mort. Il nous paraît certain que le monde sera de nouveau plongé dans de cruelles, de terribles et de longues confrontations, mais il nous faut être également certains que le flambeau de notre humanité, de notre culture humaniste, ne s’éteindra pas et qu’il sera transmis, en dépit et au-delà des barbaries qui s’annoncent !
Au lieu de chercher des alliances contre nature dans le seul but de mieux nous diviser, il nous faut d’abord chercher ce qui nous unit, aller vers ce qui nous unit ! Et parce que nous sommes arrivés à la fin d’un temps, la lutte se fait plus dure entre les deux pôles de notre humanité : celui qui unit et celui qui divise.
Mais même si cela paraît contradictoire, utopique et impossible, nous ne sommes pas dans le temps de la division, mais dans un temps où il nous faut nous réunir, tout en respectant nos différences. Les religions qui ont initialement été le lieu du « reliement », du rassemblement de tous au nom de l’Un Unique, ne favorisent plus la solidarité mais la négation de l’autre, la désunion ! Et puisque nous avons échoué à nous unifier au nom de D.ieu, il ne nous reste qu’à trouver un autre dénominateur commun, où toutes les interprétations ne pourront que converger et où les différents points de vues ne seront jamais en contradiction. Ce dénominateur commun, c’est notre humanité partagée, cette évidence que nous sommes composés d’une même substance matérielle, c’est-à-dire d’un même corps de chair, périssable, éphémère. Évidence que nous sommes égaux devant la douleur et la mort. Que nous sommes les mêmes face à la solitude et au silence des espaces infinis, face à la brièveté de notre existence, face à l’interrogation du sens de la vie ! Que nous ressentons la joie d’une même manière et éprouvons semblablement l’Amour.
Oui, dans notre humanité, nous sommes semblables, ordinairement semblables, de la naissance à la mort ! Ni les Dieux, ni les « ismes » ne nous ont permis de nous assembler, de nous harmoniser, de nous reconnaître. Il est temps d’aller vers nous-mêmes, vers ce qui nous unit incontestablement : l’Homme. Et même si dans un monde imparfait tout ne peut être qu’imparfait, les droits de l’Homme, les devoirs de l’Homme envers l’Homme nous restent le seul et unique moyen de nous unir, de nous réunir, de nous conduire, ensemble, tous ensemble, à LA PAIX!
Humainement,
tatihannah
2 commentaires
Bonjour Tatihannah,
Temps nouveau !
J’ai le sentiment de vous comprendre quand vous dîtes :
« Ce dénominateur commun, c’est notre humanité partagée, cette évidence que nous sommes composés d’une même substance matérielle, c’est-à-dire d’un même corps de chair, périssable, éphémère. Évidence que nous sommes égaux devant la douleur et la mort. Que nous sommes les mêmes face à la solitude et au silence des espaces infinis, face à la brièveté de notre existence, face à l’interrogation du sens de la vie ! Que nous ressentons la joie d’une même manière et éprouvons semblablement l’Amour ».
Néanmoins, même si cela semble être un aspect personnel, je pense avoir besoin de quelquechose qui me rappelle cette unité de l’humain, cette même chair périssable. Sans cela mon ego s’exprime avant moi et me donne envie de rentrer dans des représentations sociales conditionnées qui mènent nulle part et qui sont en quelque sorte contreproductives pour la paix. Désolé d’avoir parler en mon nom mais je me demande aussi si ce besoin de rappel de l’unité peut être partagé collectivement ?
Je pense qu’une partie de la réponse réside dans la notion de confiance. Pour moi la confiance peut détruire en partie les épouvantails constitués par les « symboles de division » que nous avons fabriqué et que nous entretenons par la peur et parfois l’espoir de manière générale. En ce sens elle peut ammener la paix.
Or, paradoxalement, même si ça paraît essentiel de nos jours, est-ce encore possible de réaliser cette humanité de paix en société, malgré le fait que beaucoup d’entre nous fassent cet effort au quotidien pour maintenir cette flamme humaine allumée, j’ai toujours en tête le schéma visible dominants-dominés, et la vue du poète « invisible »
ou seule,
« une gourde de vin rouge, une liasse de poème-
Le strict nécessaire, une demi-miche, pas plus-
A suffi pour nous deux, seuls dans le libre désert :
Quel Sultan sur son trône pourrions-nous envier? »
Omar Khayyam
Ce matin en marchant dans la rue j’ai entendu la phrase: « la vie est un choix ». Elle ma rendu perplexe.
Humainement,
Mathieu
Merci pour ce message lucide loin de tout fatalisme mélancolique. Face au désenchantement, au doute, à la haine, qui sont aussi miens, c’est une invitation à aller chercher au dedans de nous ce qu’il y a d’humanité endormie. De le réveiller énergiquement, sans se raconter d’histoires. Je crois que c’est Gregory Bateson qui expliquait comment la façon de regarder pouvait changer les choses : apprendre à voir l’espace entre deux êtres, qu’il soit culturel, mental, historique, spirituel, comme un espace qui les relie et non qui les sépare. Il faut sans cesse que je me le rappelle : la structure qui relie. Face à ce que vous appelez la « culture de la division », vous proposez une culture humaniste réinventée pour le XXIe siècle comme structure qui relie ! Quelle belle idée. Simple et (r)évolutionnaire. Tellement simple que d’aucun vont dire qu’on le savait déjà, ou bien que « c’est ridicule ça ne marchera jamais ». En fait, de toutes mes incertitudes, c’est la moins éloignée d’un commencement d’espérance. Vous nous invitez à entrer dans la danse, ni pour le paradis ni pour l’enfer, mais pour apprendre à vivre avec nos semblables, maintenant. D’accord !
😉
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